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« Une solution sans nucléaire ni CO2 est un mirage »

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« Une solution sans nucléaire ni CO2 est un mirage »

Tribune. Selon une chronique publiée dans Le monde, (Energie: "Le principal problème de l'option sans nucléaire est la reconversion des emplois nucléaires directs en quinze ans répartis sur vingt ans", par Alain Grandjean, président de la Fondation pour la nature et l'homme; Cédric Philibert, ancien analyste à la Agence internationale de l'énergie et François Lempérière, président d'HydroCoop, Le monde du 9 février), il serait possible en 2050 de répondre à la demande française d'électricité sans émission nucléaire ni CO2, et cela coûterait moins cher qu'avec le nucléaire.

La consommation, il est écrit, "Pourrait atteindre 600 ou 700 TWh (térawattheures ou millions de mégawattheures, MWh) contre 500 TWh aujourd'hui". La production serait de 60 TWh d'hydroélectricité, de biomasse ou de biogaz, 120 TWh d'énergie solaire, 180 TWh d'éoliennes terrestres et 340 TWh d'éoliennes en mer. Conseil Chauffage: 700 TWh.

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Pour que ces 700 TWh de production répondent à une demande de 700 TWh, il faudrait pouvoir stocker et déstocker de l'électricité sans pertes. Cependant, pour compenser l'absence de vent pour une seule journée, il faudrait dix fois la capacité des stations de transfert d'énergie pompées existantes (Steps). Pour doubler la capacité existante, plus de 700 km de réservoirs de cent mètres de large et dix mètres de profondeur seraient nécessaires.

Dépendant de la Chine

Par ailleurs, pour faire produire de l'électricité en été par des panneaux photovoltaïques en hiver, la seule voie connue est de passer par la production d'hydrogène et de méthane. Le rendement est très médiocre, un peu plus de 25%. Pour écrire qu'une production de 700 TWh dont 640 du vent et du soleil pourrait répondre à une demande de 700 TWh, les auteurs auraient-ils été emportés par l'enthousiasme des nouveaux convertis?

Quels moyens de production pourraient répondre à une demande horaire de 600 ou 700 TWh, 100 à 200 TWh de plus qu'aujourd'hui? Sur le papier, on y arrive presque, ajoutant tout de même une petite production à partir de gaz, qui pourrait être du biogaz.

Mais il y a beaucoup de chemin à parcourir entre la feuille de calcul et la réalité concrète.

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Aujourd'hui, la stabilité du réseau électrique est assurée par l'inertie des machines de production tournantes. Pour maintenir l'inertie sans énergie nucléaire, il serait possible de maintenir les alternateurs de machines déclassées sur le réseau. De plus, des recherches sont en cours pour utiliser des moyens électroniques. Mais il est impossible aujourd'hui de garantir que ces moyens puissent être déployés à très grande échelle.

source:, https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/07/transition-energetique-une-solution-sans-nucleaire-ni-co2-est-un-mirage_6032197_3232.html