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Sans chauffage, moins de charges Des HLM passifs, une première en Rhône-Alpes

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Sans chauffage, moins de charges Des HLM passifs, une première en Rhône-Alpes

Alternatives

Printemps 2011

Dans le logement social, la construction passive est un bon moyen de réduire les coûts des futurs locataires. A La Terrasse, en Isère, six appartements sans chauffage permettent d'allier écologie et économies.

L'année dernière, Cécile et Hugues n'avaient jamais entendu parler du logement passif. Candidats au logement social, ils ont découvert le concept en même temps que leur nouvel appartement à La Petite Chartreuse, qui n'a pas de radiateurs! Dans une région où la neige tombe chaque hiver, cela peut surprendre. Surtout lorsque vous avez deux jeunes enfants et que vous avez l'habitude de vivre dans un immeuble grenoblois (sur) chauffé au gaz de ville. «Avant d'entrer dans les murs, nous avons eu une réunion d'information avec l'architecte et le bailleur social. Ils cherchaient des personnes prêtes à jouer le jeu. Nous aimions vivre dans un bâtiment écologique, mais nous avons dû apprendre à vivre autrement. le soir en hiver, il fait un peu frais quand on rentre à la maison. La température se réchauffe quand on est agité et on cuisine. En attendant, on enfile un pull ", témoignent-ils. Une fois ces nouvelles habitudes acquises, le couple pense qu'il fait bon vivre dans cet appartement lumineux construit sur les hauteurs de La Terrasse, commune du massif de la Chartreuse.

Un autre HLM est possible

«C'est une chance de pouvoir proposer des logements passifs à une population qui n'y a généralement pas accès», précise Vincent Rigassi, l'architecte en charge du projet. A l'origine, la commune souhaitait construire un logement à faible coût énergétique pour réduire les locataires & # 39; des charges. Ma proposition initiale comprenait une chaufferie au bois et un réseau de chauffage. Mais pour des raisons financières, nous avons préféré supprimer le chauffage et améliorer les performances thermiques. Le montant final est 30% plus élevé qu'un programme classique de logements sociaux en tenant compte de tous les investissements. Les coûts de construction sont de 1859 EHT / m2, cela reste plutôt faible pour le passif. Le bailleur social a été convaincu en raison du caractère exemplaire du programme. "

Quand on voit le résultat, on peut difficilement croire qu'il s'agit d'un logement à bas prix. Les deux petits bâtiments de plain-pied tout en bois s'intègrent parfaitement dans le quartier résidentiel. Le premier abrite deux appartements basse consommation labellisés Minergie. Le second, quatre logements passifs Minergie-P. Exposés plein sud avec une vue sur le massif de Belledonne, tous disposent d'une terrasse couverte pour bénéficier d'un gain solaire en hiver lorsque le soleil est bas, tout en se protégeant des surchauffes estivales lorsqu'il est à son zénith. Ces appartements – 61 m2 T3 et 70 m2 T4 – sont de taille modeste. Pas d'espace superflu. Les chambres, petites et fraîches, sont orientées est et ouest. Le grand salon (salon, salle à manger et cuisine d'un seul tenant) est orienté plein sud. La régulation thermique est assurée par un système de ventilation double flux associé à une petite pompe à chaleur qui chauffe l'air pendant la saison froide. L'ensemble est relié à un puits de saumure (ou échangeur géothermique) pour préchauffer l'air en hiver et le refroidir en été. Chaque appartement est également équipé de panneaux solaires thermiques sur le toit qui couvrent plus de 50% des besoins annuels en eau chaude.

Retour d'expérience

Le bâtiment, isolé à la fibre de bois, dispose d'un triple vitrage. Cette enveloppe étanche doit permettre de réaliser 80% d'économies de chauffage par rapport à un bâtiment construit selon RT 2005 (réglementation thermique en vigueur). La consommation annoncée est de 27,4 kWh / m2 an pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire et la ventilation. Mais la première année a révélé des chiffres bien supérieurs, notamment sur le CMV double flux qui a vu sa consommation tripler.

«Ce n'est pas très surprenant. L'hiver dernier a été particulièrement rude. Pour gagner rapidement des degrés en rentrant chez eux, les habitants ont augmenté le taux de ventilation, quitte à avoir trop chaud par la suite. La pompe à chaleur a été reprise, ce qui a entraîné une surconsommation d'électricité, explique Vincent Rigassi. Le système était également en sur-régime en raison d'un nettoyage trop irrégulier des filtres. Le problème devrait être résolu cet hiver. Mais la facture d'électricité incitera également les locataires à être plus prudents. Dans le passif, il faut accepter de rester habillé à son arrivée à la maison et attendre que l'appartement se réchauffe avec l'activité humaine. "

Ce point a été largement commenté lors d'une récente rencontre entre les habitants, l'architecte et le bailleur social qui souhaitaient rester en contact pour obtenir un retour d'expérience et tenter d'améliorer les performances de l'immeuble. Une grande première dans le logement social. Ce bâtiment pionnier est clairement un test. D'autres bailleurs sociaux pourraient s'en inspirer pour des opérations pilotes. Mais le surcoût reste un obstacle à la généralisation. Car dans les HLM, seuls les loyers sont plafonnés. Curieusement, on ne prend pas en compte les charges qui volent dans des bâtiments mal isolés, surtout avec l'augmentation programmée du prix de l'énergie. Si nous incluions ces frais, le plafond changerait radicalement. Les bâtiments passoires montreraient leur véritable coût et la France pourrait acquérir des logements sociaux passifs. L'Autriche a déjà franchi le pas il y a longtemps.
Former, informer

Nous ne construisons pas une HLM passive sans consultation et implication des différents acteurs et métiers. Sur cette opération, la commune a d'abord travaillé en amont avec l'agence locale de l'énergie et l'Isère CAUE pour définir le projet. Un voyage en Autriche à la rencontre de bâtiments exemplaires a convaincu le bailleur social. Pour sélectionner les artisans, l'appel d'offres mentionnait une journée de formation aux techniques d'étanchéité à l'air avant le début des travaux. Une obligation qui en a sans doute éliminé certains, mais qui en a attiré d'autres, prêts à acquérir de nouvelles compétences et à travailler de manière coordonnée pour obtenir le label.

La Petite Chartreuse

Localisation: La Terrasse (38)

Début des travaux: février 2008

Livraison: février 2009

Occupation du logement: juin 2009

Matériaux :

Structure en bois: Douglas taxifolié et sapin

Bardage: mélèze

Isolation: fibre de bois

Surfaces:

Deux T3 de 61,10 m2

Quatre T4 de 69,60 m2

Loyer mensuel net:

T3: 350 euros

T4: 385 euros

Charges de chauffage / ventilation:

450 euros par appartement la première année. Une meilleure réglementation et une bonne gestion par les habitants devraient réduire de trois la consommation annuelle.

Équipement:

-Petite cave au palier pour chaque appartement.

-Cour commune: quatre garages et un local à vélos.

-Tous ont une terrasse, ou un jardin privé pour ceux du rez-de-chaussée.

Coordonnées des professionnels:

Vincent Rigassi (architecte) – 38000 Grenoble

vincent.rigassi@rigassi-architecte.com

Pluralis (client) – 38500 Voiron

Téléphone. 04 76 67 24 09 – www.pluralis-habitat.fr

Texte et photos Stéphane Perraud

Source: The Ecological House Magazine n ° 60 (décembre 2010-janvier 2011) https://www.la-maison-ecologique.com

L'année dernière, Cécile et Hugues n'avaient jamais entendu parler du logement passif. Candidats au logement social, ils ont découvert le concept en même temps que leur nouvel appartement à La Petite Chartreuse, qui n'a pas de radiateurs! Dans une région où la neige tombe chaque hiver, cela peut surprendre. Surtout lorsque vous avez deux jeunes enfants et que vous avez l'habitude de vivre dans un immeuble grenoblois (sur) chauffé au gaz de ville. «Avant d'entrer dans les murs, nous avons eu une réunion d'information avec l'architecte et le bailleur social. Ils cherchaient des personnes prêtes à jouer le jeu. Nous aimions vivre dans un bâtiment écologique, mais nous avons dû apprendre à vivre autrement. le soir en hiver, il fait un peu frais quand on rentre à la maison. La température se réchauffe quand on est agité et on cuisine. En attendant, on enfile un pull ", témoignent-ils. Une fois ces nouvelles habitudes acquises, le couple pense qu'il fait bon vivre dans cet appartement lumineux construit sur les hauteurs de La Terrasse, commune du massif de la Chartreuse.

Un autre HLM est possible

«C'est une chance de pouvoir proposer des logements passifs à une population qui n'y a généralement pas accès», précise Vincent Rigassi, l'architecte en charge du projet. A l'origine, la commune souhaitait construire un logement à faible coût énergétique pour réduire les locataires & # 39; des charges. Ma proposition initiale comprenait une chaufferie au bois et un réseau de chauffage. Mais pour des raisons financières, nous avons préféré supprimer le chauffage et améliorer les performances thermiques. Le montant final est 30% plus élevé qu'un programme classique de logements sociaux en tenant compte de tous les investissements. Les coûts de construction sont de 1859 EHT / m2, cela reste plutôt faible pour le passif. Le bailleur social a été convaincu en raison du caractère exemplaire du programme. "

Quand on voit le résultat, on peut difficilement croire qu'il s'agit d'un logement à bas prix. Les deux petits bâtiments de plain-pied tout en bois s'intègrent parfaitement dans le quartier résidentiel. Le premier abrite deux appartements basse consommation labellisés Minergie. Le second, quatre logements passifs Minergie-P. Exposés plein sud avec une vue sur le massif de Belledonne, tous disposent d'une terrasse couverte pour bénéficier d'un gain solaire en hiver lorsque le soleil est bas, tout en se protégeant des surchauffes estivales lorsqu'il est à son zénith. Ces appartements – 61 m2 T3 et 70 m2 T4 – sont de taille modeste. Pas d'espace superflu. Les chambres, petites et fraîches, sont orientées est et ouest. Le grand salon (salon, salle à manger et cuisine d'un seul tenant) est orienté plein sud. La régulation thermique est assurée par un système de ventilation double flux associé à une petite pompe à chaleur qui chauffe l'air pendant la saison froide. L'ensemble est relié à un puits de saumure (ou échangeur géothermique) pour préchauffer l'air en hiver et le refroidir en été. Chaque appartement est également équipé de panneaux solaires thermiques sur le toit qui couvrent plus de 50% des besoins annuels en eau chaude.

Retour d'expérience

Le bâtiment, isolé à la fibre de bois, dispose d'un triple vitrage. Cette enveloppe étanche doit permettre de réaliser 80% d'économies de chauffage par rapport à un bâtiment construit selon RT 2005 (réglementation thermique en vigueur). La consommation annoncée est de 27,4 kWh / m2 an pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire et la ventilation. Mais la première année a révélé des chiffres bien supérieurs, notamment sur le CMV double flux qui a vu sa consommation tripler.

«Ce n'est pas très surprenant. L'hiver dernier a été particulièrement rude. Pour gagner rapidement des degrés en rentrant chez eux, les habitants ont augmenté le taux de ventilation, quitte à avoir trop chaud par la suite. La pompe à chaleur a été reprise, ce qui a entraîné une surconsommation d'électricité, explique Vincent Rigassi. Le système était également en sur-régime en raison d'un nettoyage trop irrégulier des filtres. Le problème devrait être résolu cet hiver. Mais la facture d'électricité incitera également les locataires à être plus prudents. Dans le passif, il faut accepter de rester habillé à son arrivée à la maison et attendre que l'appartement se réchauffe avec l'activité humaine. "

Ce point a été largement commenté lors d'une récente rencontre entre les habitants, l'architecte et le bailleur social qui souhaitaient rester en contact pour obtenir un retour d'expérience et tenter d'améliorer les performances de l'immeuble. Une grande première dans le logement social. Ce bâtiment pionnier est clairement un test. D'autres bailleurs sociaux pourraient s'en inspirer pour des opérations pilotes. Mais le surcoût reste un obstacle à la généralisation. Car dans les HLM, seuls les loyers sont plafonnés. Curieusement, on ne prend pas en compte les charges qui volent dans des bâtiments mal isolés, surtout avec l'augmentation programmée du prix de l'énergie. Si nous incluions ces frais, le plafond changerait radicalement. Les bâtiments passoires montreraient leur véritable coût et la France pourrait acquérir des logements sociaux passifs. L'Autriche a déjà franchi le pas il y a longtemps.
Former, informer

Nous ne construisons pas une HLM passive sans consultation et implication des différents acteurs et métiers. Sur cette opération, la commune a d'abord travaillé en amont avec l'agence locale de l'énergie et l'Isère CAUE pour définir le projet. Un voyage en Autriche à la rencontre de bâtiments exemplaires a convaincu le bailleur social. Pour sélectionner les artisans, l'appel d'offres mentionnait une journée de formation aux techniques d'étanchéité à l'air avant le début des travaux. Une obligation qui en a sans doute éliminé certains, mais qui en a attiré d'autres, prêts à acquérir de nouvelles compétences et à travailler de manière coordonnée pour obtenir le label.

La Petite Chartreuse

Localisation: La Terrasse (38)

Début des travaux: février 2008

Livraison: février 2009

Occupation du logement: juin 2009

Matériaux :

Structure en bois: Douglas taxifolié et sapin

Bardage: mélèze

Isolation: fibre de bois

Surfaces:

Deux T3 de 61,10 m2

Quatre T4 de 69,60 m2

Loyer mensuel net:

T3: 350 euros

T4: 385 euros

Charges de chauffage / ventilation:

450 euros par appartement la première année. Une meilleure réglementation et une bonne gestion par les habitants devraient réduire de trois la consommation annuelle.

Équipement:

-Petite cave au palier pour chaque appartement.

-Cour commune: quatre garages et un local à vélos.

-Tous ont une terrasse, ou un jardin privé pour ceux du rez-de-chaussée.

Coordonnées des professionnels:

Vincent Rigassi (architecte) – 38000 Grenoble

vincent.rigassi@rigassi-architecte.com

Pluralis (client) – 38500 Voiron

Téléphone. 04 76 67 24 09 – www.pluralis-habitat.fr

Texte et photos Stéphane Perraud

Source: The Ecological House Magazine n ° 60 (décembre 2010-janvier 2011) https://www.la-maison-ecologique.com