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l’autoroute ne lui fait pas peur

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l’autoroute ne lui fait pas peur

La voiture électrique produite en série la moins chère peut-elle effectuer un long trajet sur l'autoroute? Nous avons testé la version zéro émission du Seat Mii sur 400 km entre Paris et Saint-Malo. Grâce à sa sobriété, la micro-citadine possède une autonomie intéressante même sur les voies rapides. Malheureusement, l'efficacité est réduite par des performances de charge trop limitées.

Format ultra compact, grande maniabilité, intérieur épuré, prix économique: la Seat Mii électrique coche toutes les cases de la micro-citadine «pour tout le monde». Malgré les apparences, le petit espagnol n'est pas qu'une simple boîte à quatre roues. La première voiture électrique de Seat nous surprend, elle offre des performances plus que suffisantes en termes de prix. Vendu 16 000 euros une fois déduit le bonus écologique de 5 900 euros (plafonné à 27% du prix d'achat), le Mii zéro émission promet 260 km d'autonomie en cycle mixte WLTP. Il dispose d'un moteur électrique de 61 kW (83 ch) pour 212 Nm de couple.

Le Mii exclusivement électrique

Située sous le plancher, sa batterie lithium-ion de 307 volts offre une capacité nominale de 36,8 kWh pour 32,3 kWh utiles. Cette fiche technique plutôt séduisante pour la catégorie véhicule est identique sur la finition supérieure «Electrique +» de Mii, accessible pour 1000 euros supplémentaires. Elle est également partagée par ses sœurs, la Skoda Citigo eIV et la Volkswagen e-Up 2.0. Désormais exclusivement proposé en électrique, le Seat Mii semble avoir réussi sa transition. Le prix n'a pas explosé au passage, la version essence 60 ch a été commercialisée à partir de 12 400 euros. Soit une petite différence de 3600 euros une fois le bonus écologique déduit.

Conçue pour les déplacements quotidiens en ville et à la campagne, la Seat Mii est-elle aussi efficace sur l'autoroute? Nous l'avons emprunté en finition "Electric +" pour un trajet de 416 kilomètres entre Paris et Saint-Malo. Au départ du 15e quartier de la capitale à 100% batterie, nous marquons un premier arrêt de recharge après 82 km parcourus. Une étape calme, la vitesse étant très limitée sur les autoroutes urbaines d'Ile-de-France, presque déserte quelques jours avant l'accouchement. En conséquence, la consommation moyenne s'élève à 14,1 kWh / 100 km à une vitesse moyenne d'environ 62 km / h, informations de base affichées sur le tableau de bord.

Un tableau de bord minimaliste

Très simpliste, il est composé de trois compteurs d'aiguilles indiquant le niveau de puissance ou de régénération, la vitesse et un aperçu de la batterie restante. Sur le petit écran LCD intégré, vous pouvez faire défiler l'odomètre, la consommation moyenne, la vitesse actuelle et la vitesse moyenne. L'heure, la position du sélecteur de vitesse et la distance restante en kilomètres restent fixes. Cependant, deux données cruciales manquent: le niveau de la batterie exprimé en pourcentage et la puissance de charge instantanée. Un défaut que l'on retrouve sur de nombreux véhicules électriques. Nous nous demandons pourquoi les fabricants sont si réticents à afficher le pourcentage lorsque tous les mobiles, tablettes, ordinateurs portables et autres objets alimentés par batterie relaient ces informations. Ils ne sont même pas affichés sur l'application pour smartphone DriveMii fournie par Seat.

En connectant son téléphone au véhicule via un port USB, le constructeur propose de répéter les informations déjà affichées sur le tableau de bord. Une application dont l'utilité est limitée autant qu'elle présente de nombreux bugs (écran figé, navigation lente, ergonomie catastrophique et absence de données importantes). Dommage, l'idée d'utiliser le téléphone de l'utilisateur comme écran d'infodivertissement était néanmoins d'actualité. Le support attaché au tableau de bord reste de bonne qualité, l'appareil est correctement entretenu. Au moins, il vous permet de jeter facilement un œil au GPS.

Rechargez pas si vite

Pour connaître le pourcentage de batterie restante, il est donc nécessaire de se connecter à une station de charge. La région de Chartres-Gasville où nous nous arrêtons est équipée d'une station ultra-rapide du réseau Ionity. Le terminal nous montre 64% de batterie, un niveau élevé malgré les 82 km déjà parcourus. Mais la prochaine station étant éloignée, nous devons nous recharger. Avec son connecteur Combo CCS, la Seat Mii promet une puissance maximale en courant continu (DC) de 40 kW et 1 heure pour passer de 0 à 80%. À la maison ou sur de petits terminaux publics, la micro-citadine accepte jusqu'à 7,2 kW AC. Le ravitaillement a lieu en 4 heures sur une boîte murale et 18 heures sur une prise domestique conventionnelle.

Purement pensé pour le quotidien, le Seat Mii limite ses capacités de recharge rapide à une utilisation exceptionnelle et ponctuelle. Ainsi, la batterie n'est pas activement refroidie et la puissance maximale reste inférieure aux normes actuelles. Un choix tout à fait compréhensible pour contenir le prix du véhicule. Malheureusement, cela a des conséquences importantes sur les longs trajets. Lors de notre première séance, la puissance moyenne n'a pas dépassé 18,1 kW de 64 à 78%. Le bilan est d'autant plus frustrant qu'après notre recharge de 1h07 à 94%, la puissance moyenne n'est plus que de 10,9 kW. Les 11,8 kWh rechargés nous ont coûté 10,32 euros via le Chargemap Pass.

Habitabilité remarquable

Le tableau de bord indique 221 km d'autonomie restants. Une estimation basée sur notre étape précédente à vitesse relativement faible. Attention, nous prévoyons un prochain arrêt de recharge à 113 km en roulant à 110 km / h sur le régulateur de vitesse. C'est le look parfait pour la Seat Mii, alliant confort et autonomie. La voiture est compacte et proche du sol, nous n'avons donc pas l'impression de traîner à cette vitesse. Pour les plus nerveux, la micro-ville peut atteindre 135 km / h.

Si le voyage est long, il n'est étonnamment pas désagréable. Notre taille et notre taille plus grande que la normale n'étaient a priori pas compatibles avec le format micro-ville. Cependant, nous avons tout l'espace nécessaire en largeur comme en hauteur et en profondeur. Le siège et le volant sont réglables avec une amplitude suffisante. Les coudes ne touchent pas les extrémités et il y a suffisamment d'espace pour les jambes. Sur la banquette arrière, qui peut accueillir un maximum de 2 passagers, le trajet risque de tendre un peu plus les genoux. Un inconvénient compensé par la présence de 4 portes épargnant les contorsions. Dans l'ensemble, l'espace à bord est habilement géré, vous ne ressentez donc jamais de manque d'espace. Le petit Mii fait beaucoup mieux que certains VUS berlines et mastodontes avec des compartiments passagers étriqués.

Aides à la conduite généreuses

Le véhicule est équipé en option (320 euros) d'aides à la conduite telles que l'aide au maintien de voie, un limiteur de vitesse / régulateur de vitesse et un radar de recul. Des technologies que vous ne vous attendez pas à trouver à bord d'une micro-citadine bon marché. Un forfait hiver facturé 480 euros (de série sur Electric +) vous permet d'ajouter des essuie-glaces automatiques et divers éléments chauffants tels que le pare-brise, les rétroviseurs et les sièges avant. Option intéressante pour gagner en autonomie, la Seat Mii n'est pas équipée d'un système de chauffage / climatisation économique avec pompe à chaleur. Nous avons parfois activé les sièges chauffants, qui dégagent une quantité importante de chaleur.

A mi-chemin, nous nous arrêtons à Sargé-Les-le-Mans pour nous ressourcer dans une station du réseau Conseil Chauffage EV Charge. Après 113 km parcourus (195 km de Paris), il y a environ 25% de batterie et 57 km d'autonomie selon le tableau de bord. Nous connectons le Mii au terminal EVBox unique. Après 1h07 de charge jusqu'à 85%, la puissance moyenne n'est toujours pas satisfaisante. Il s'élevait à 19,3 kW, soit la moitié du montant annoncé. Les 21,7 kWh récupérés nous sont facturés 8,47 euros via le Chargemap Pass, un tarif bien plus raisonnable que le réseau Ionity.

Freinage régénératif renforcé

Sur les autoroutes bretonnes, nous profitons des reliefs pour tester le mode "B" activable sur le sélecteur de vitesse. Il renforce le freinage régénératif et peut être réglé selon 4 niveaux en commutant le levier (à gauche pour l'augmenter, à droite pour le diminuer). La puissance de freinage est suffisamment élevée pour réduire considérablement la vitesse du véhicule à haute vitesse. La fonction récupère plus d'énergie de la batterie et économise les plaquettes de frein. S'il est plus utile au quotidien, il reste pertinent sur l'autoroute lorsque vous atteignez une barrière de péage, prenez une sortie ou effectuez un freinage inattendu.

Après 115 km (310 km de Paris) parcourus à une vitesse toujours stabilisée de 110 km / h, nous faisons un dernier arrêt de recharge à Etrelles. Le réseau SDE35 nous permet de recharger sur un terminal DBT efficace. Arrivés avec 24% de batterie et 52 km d'autonomie restante, nous facturons 44 minutes jusqu'à 77%. De 34,1 kW au mieux en début de séance, la puissance moyenne s'élève à 28,4 kW sur toute la charge. Il s'agit de la meilleure performance obtenue lors de ce test. Les 20,9 kWh récupérés nous sont facturés à un tarif honnête de 6,93 euros.

Le bilan

Nous arrivons à Saint-Malo après 416 km d'autoroute parcourus en 9 heures dont 2 heures 58 minutes de recharge. Si le voyage a été particulièrement long, la Seat Mii électrique ne nous a pas épuisés. Sa prise en main est souple, simple, relaxante et l'espace à bord satisfaisant. La lenteur de la recharge, très loin des 40 kW promis, est malheureusement la grande faiblesse de la micro-citadine. Il est compensé par sa sobriété: la consommation moyenne ne s'élève qu'à 17 kWh / 100 km sur l'ensemble du trajet. La portée pratique à 110 km / h est d'environ 150 km, ce qui est largement suffisant pour un usage quotidien. D'autant plus que sur les petites routes limitées à 80 km / h, il atteint très probablement 250 km d'autonomie. La Seat Mii électrique a donc tous les arguments pour devenir la voiture électrique économique de référence, à l'achat comme à l'usage.

Faire le plein du Mii à domicile coûte entre 4 et 6 euros selon le fournisseur d'électricité. À 2 cents par km, son coût énergétique est imbattable par rapport à un modèle thermique équivalent. La petite voiture reste capable, très exceptionnellement, de faire un long voyage. Il vous suffit d'être patient et de planifier votre itinéraire bien à l'avance. La charge CC est lente, mais cela fonctionne. On ne peut pas exiger les performances d'une Tesla à partir d'un véhicule vendu pour 15.900 euros de bonus écologique déduit.

  • L'habitabilité irréprochable pour une micro-citadine.
  • La puissance et le couple du moteur, élevés pour la catégorie.
  • Flexibilité et simplicité de conduite.
  • Faible consommation d'énergie.
  • La présence d'aides à la conduite et de sièges chauffants (en option selon finition).
  • La présence d'un sous-coffre généreux qui peut accueillir plusieurs câbles de charge sans réduire considérablement le volume du coffre.
  • La présence de 4 portes, épargnant les contorsions pour les passagers arrière.
  • Le prix d'achat

    • Le tarif «grand public» extrêmement élevé qui ne permet plus aux véhicules électriques de bénéficier du thermique sur l'autoroute.
    • La lenteur de la charge DC, loin des 40 kW promis.
    • Manque d'affichage du pourcentage de batterie restante et de puissance de charge instantanée.
    • Bugs et mauvaise conception de l'application Seat DriveMii.
    • Le système de chauffage / climatisation ne repose pas sur une pompe à chaleur.

Données de trajet

Distance parcourue 416 km
Durée totale du trajet 9 h
Durée des recharges 2:58
Nombre d'arrêts de recharge 3
Coût des recharges 25,72 €
Énergie récupérée lors des recharges 54,4 kWh
Consommation moyenne 17 kWh / 100 km
Vitesse moyenne hors recharges 69 km / h
Vitesse moyenne avec recharges 46,2 km / h

galerie de photos

source:, https://www.automobile-propre.com/essai-seat-mii-electrique-lautoroute-ne-lui-fait-pas-peur/