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Développement durable: Une solution en attendant le chauffage renouvelable – Vaud&Régions

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Développement durable: Une solution en attendant le chauffage renouvelable – Vaud&Régions

Dans quinze ans, la Suisse vivra (en principe) sans centrale nucléaire. Pour compenser la perte de production d'électricité, notamment en hiver, lorsque la demande est forte, et en attendant que les énergies renouvelables soient suffisamment développées, il n'y a a priori que deux solutions: acheter de l'électricité à l'étranger ou construire des centrales à gaz en Suisse. La première solution soulève des questions de sécurité d'approvisionnement, tandis que la seconde non seulement augmenterait nos émissions de CO2, mais se révélerait inefficace sur le plan énergétique. Comme la chaleur générée dans le processus de production d'électricité ne peut pas être récupérée, elle est simplement perdue dans l'atmosphère.

Troisième solution

Le directeur de l'énergie du canton de Vaud, François Vuille, voit cependant une troisième solution: la microcogénération. Un terme rebutant au début, mais facile à comprendre si on le décompose: il s'agit de produire (produire) deux choses simultanément (co) à petite échelle (micro) dans les bâtiments. Dans ce cas, la chaleur et l'électricité.

"Le potentiel de réduction des émissions de CO2 des bâtiments est de 6% ou plus
2 millions de tonnes par an "

François Vuille, directeur de l'énergie du canton de Vaud

Il y a deux ans, alors qu'il était encore directeur du développement à l'EPFL Energy Center, François Vuille a lancé une étude multi-laboratoires sur le sujet. «L'objectif était de déterminer si la microcogénération (MCG) est une solution pertinente dans le contexte de la transition énergétique en Suisse. S'il est techniquement réalisable et économiquement viable compte tenu notamment des conditions cadres de notre pays. "

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Le principe est d'utiliser du gaz naturel pour le transformer en hydrogène. Ce dernier est ensuite recombiné avec de l'oxygène, une opération chimique qui produit de l'eau, mais libère des électrons et de la chaleur dans le processus. L'ensemble du processus se déroule dans ce que l'on appelle une pile à combustible (PtoC). Équipement occupant à peu près le même espace qu'une chaudière au mazout, mais ne nécessitant pas de cheminée.

Quels avantages?

En installant ces pompes à chaleur directement dans les bâtiments, nous multiplions les avantages: «Tout d'abord, nous pouvons utiliser la chaleur du procédé pour chauffer le bâtiment, explique François Vuille. Ensuite, cela rend le gaz naturel beaucoup plus rentable qu'en le brûlant: il est en effet inutile de produire de la chaleur à 1000 ° C pour chauffer un bâtiment à 25 ° C. Enfin, les besoins en électricité étant plus importants en hiver, nous les exploitons pompes à chaleur au moment précis où nous avons besoin de chauffage et d'électricité. «Le PàC est donc une solution qui, par exemple, va parfaitement avec les pompes à chaleur. Ou avec les panneaux photovoltaïques, qui produisent la majeure partie de l'électricité en été. Pour François Vuille, il est temps de sortir de la logique d'un seul chauffage par bâtiment: «C'est en combinant plusieurs systèmes que nous pouvons optimiser la production d'énergie, à la fois économique et environnementale. "

Deux appartements

Cependant, deux éléments ternissent quelque peu cet enthousiasme: le gaz naturel est une ressource fossile et le coût d'installation reste élevé. "Le système fonctionne parfaitement avec le biogaz, mais la production actuelle – environ 5% – est malheureusement encore beaucoup trop limitée", a expliqué le spécialiste. Cependant, il considère que l'utilisation du gaz naturel est acceptable à moyen terme, s'il est utilisé efficacement et s'il va disparaître de notre mix énergétique à long terme. "Nous devons considérer le PàC comme une solution transitoire: il nous donnera le temps de passer à la production d'énergie 100% renouvelable."

Déjà rentable

Concernant les coûts importants, François Vuille est optimiste: "Les simulations à l'EPFL ont montré que le MCG peut déjà être financièrement attractif pour les grands immeubles à usage mixte de commerces et d'habitations. Mais il le deviendra encore plus dans les années à venir avec l'évolution de la technologie, ce qui a tendance à faire baisser les prix. "

Quoi qu'il en soit, le directeur de l'énergie est convaincu que le CP est l'une des solutions qui permettront la transition énergétique. Près de 250 000 unités fonctionnent déjà au Japon et en Corée du Sud, et les premières arrivent en Allemagne et en Angleterre. «Nous en avons déjà quelques centaines en Suisse. Et l'étude a montré que leur distribution en Suisse a le potentiel de réduire les émissions de CO2 des bâtiments de 6%, soit plus de 2 millions de tonnes par an. "

Créé: 28.02.2020, 06:41