Suisse – Une sortie de la chaleur fossile «possible d’ici 2050»
Une étude révèle que l'abandon des énergies fossiles pour les énergies renouvelables pourrait être réalisable dans trente ans.
Une production complète de chaleur fossile est possible et peut être financée d'ici 2050, selon une étude de l'initiative économique "Initiative Chaleur Suisse". Les conditions-cadres doivent cependant être définies en conséquence.
En Suisse, 50% de la consommation finale d'énergie est due à la production de chaleur et 70% de cette énergie provient de ressources fossiles, non renouvelables, rappelle dimanche dans un communiqué de presse Swiss EEA, l'organisation faîtière de l'économie des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, qui supervise la "Swiss Heat Initiative", regroupant plusieurs associations et entreprises du secteur.
La conversion complète à un approvisionnement en chaleur renouvelable et neutre en CO2 est possible en Suisse, que les conditions cadres politiques reposent sur des incitations ou des réglementations, notent les auteurs de l'étude, réalisée par les sociétés de conseil TEP Energy. Solutions et Ecoplan.
Une transition financièrement
Les deux scénarios nécessitent un mix technologique et énergétique similaire. Dans la plupart des domaines (ménages, industrie, commerces), la transition vers les énergies renouvelables est économiquement viable.
La décarbonisation du marché du chauffage entraînera des coûts nets directs et indirects d'environ 1,5 milliard de francs par an pendant la phase de transition, de 2020 à 2050, notent les auteurs de l'étude. Par rapport aux quelque 13 milliards de francs que la Suisse verse chaque année pour l'importation de combustibles fossiles, "cet investissement est judicieux et crée de la valeur ajoutée en Suisse", selon le communiqué.
Pour l'économie dans son ensemble, la décarbonisation se traduira par une création de valeur accrue. Le nombre d'employés pourrait augmenter de plus de 4 000 équivalents temps plein.
Rénover des bâtiments
La Suisse consomme actuellement environ 100 térawattheures (TWh) d'énergie pour le chauffage. Les auteurs de l'étude ont calculé que ce chiffre pourrait être ramené à 80-90 TWh grâce à des mesures d'efficacité énergétique, telles que la rénovation des bâtiments, leur remplacement et leur nouvelle construction, mais aussi grâce à la réglementation en matière d'isolation.
Selon les analyses, la Suisse dispose d'un potentiel d'énergie thermique renouvelable d'au moins 100 TWh. Dans les ménages, le chauffage peut être assuré en grande partie par des pompes à chaleur électriques. Pour les bâtiments tertiaires, les besoins pourraient être principalement couverts par des systèmes de chauffage urbain ou à distance, la récupération de la chaleur ambiante ou du bois.
Élimination des radiateurs électriques
Dans l'industrie, en revanche, la chaleur proviendrait des installations de chauffage urbain ou à proximité, ainsi que du passage au biogaz et aux applications utilisant directement l'électricité. L'augmentation de la demande d'électricité pourrait être partiellement compensée par l'élimination des radiateurs électriques et des chauffe-eau, ainsi que par les gains d'efficacité dans les installations, les appareils et l'équipement du bâtiment.
Les besoins supplémentaires peuvent être couverts par le développement d'installations photovoltaïques, l'utilisation de centrales de cogénération biomasse, l'optimisation et l'extension des capacités de stockage, ainsi que l'importation d'énergie éolienne.
Toutes les sources d'énergie nécessaires
Compte tenu des trois secteurs, toutes les sources d'énergie renouvelables sont nécessaires pour atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050, notent les auteurs de l'étude. À l'heure actuelle, aucune des différentes technologies disponibles ne prédomine clairement, car aucune ne couvre plus de 20% des besoins en chaleur. La nouvelle loi sur le CO2, discutée au Parlement, est un pas dans la bonne direction pour une transition thermique réussie. À plus long terme, cependant, des mesures supplémentaires seront nécessaires, selon l'étude.
Les auteurs recommandent notamment une augmentation progressive de la taxe sur le CO2 pour atteindre 300 francs par tonne d'ici 2030. Cette augmentation doit être associée à une éventuelle interdiction des systèmes de chauffage à combustibles fossiles.
Parallèlement, le soutien financier aux mesures relatives à l'enveloppe du bâtiment et à la technologie du bâtiment doit être encore étendu. L'efficacité énergétique des bâtiments doit également continuer à être améliorée.
((ATS / NXP)