vers des tempêtes de plus en plus fréquentes en France ?
L'hiver 2019-2020 s'est imposé comme un hiver où le rail des dépressions atlantiques a profondément et à plusieurs reprises affecté le continent européen. Avec lui, des coups de vent et des tempêtes qui ont régulièrement fait la une des médias. Cette forte présence du flux perturbé pourrait relancer la question de l'influence du réchauffement climatique sur les tempêtes. Que disent les études à ce sujet?
Si l'hiver a été exceptionnellement doux en France, il a également été marqué par la succession de nombreuses rafales de vent. Entre autres, Fabien le 22 décembre, Gloria le 22 janvier, Hervé le 3 février, Ciara du 9 au 11 février, Inès le 13 février et Dennis le 16 février. Signature deun écoulement vers l'ouest tournant à pleine vitesse. Ce dernier est également responsable de la vaste anomalie chaude observée à travers l'Europe.
Une question qui peut se poser est de savoir si les tempêtes plus fréquent ou plus puissant avec le changement climatique. La répétition des vents forts observés cet hiver est-elle susceptible de devenir la norme dans quelques décennies?
Aucune tendance détectable dans les observations
Avant d'aborder la question de ce qui pourrait nous attendre à l'avenir, examinons d'abord le passé récent. Entre 1980 et 2018, Meteo France indique qu'il n'y a pas de distinction pas de tendance climatique significative sur le territoire métropolitain. Et cela, tant en termes de fréquence que d'intensité des tempêtes. D'un autre côté, on remarque une modulation décennale remarquable qui incarne la mobilité spécifique au système océan-atmosphère. Ainsi, certaines décennies sont naturellement plus orageuses que d'autres.
Il convient de noter que le choix de commencer l'analyse en 1980 est dû au fait que les mesures de vents forts avant cette date ne sont pas suffisamment fiables pour fonder une bonne analyse climatique.
Aucun changement significatif attendu à long terme
Pour le développement attendu au cours des prochaines décennies, le paysage n'est pas plus clair. Selon Meteo France" études actuelles ne montrent pas de tendance future significative sur l'évolution du risque de vent fort lié aux tempêtes. Les projections ne montrent aucune tendance à long terme significative dans la fréquence et l'intensité des tempêtes, que ce soit d'ici 2050 ou 2100 "
Il peut sembler surprenant de voir de tels résultats en présence d'un réchauffement climatique pourtant majeur. Cela est dû en partie au fait que la dynamique atmosphérique répond très indirectement au chauffage induit par les gaz à effet de serre. En particulier, plusieurs mécanismes évoluent de manière contradictoire. De plus, son évolution est souvent mal compris par rapport à celle des variables directement liées à l'énergie (température, évaporation, précipitation, cryosphère, etc.).
De plus, la variabilité spécifique à la circulation nord-atlantique est considérable ce qui réduit davantage la capacité des scientifiques à détecter ou à anticiper les changements. Cependant, même si la fréquence et l'intensité des tempêtes ne changent pas beaucoup, à puissance égale leur impact sera plus important. En effet, une atmosphère plus chaude peut contenir plus d'eau et donc être associée à des pluies plus intenses. Enfin et surtout, l'élévation du niveau de la mer augmentera inévitablement le risque de submersion et d'érosion des zones côtières.
Articles Liés: