Le secteur du bâtiment occupe une place clé dans la consommation d'énergie en France, près de 40%. De plus, il représente plus de 25% des émissions de CO2. Afin de favoriser les constructions qui consomment beaucoup moins d'énergie, l'État met en œuvre des normes thermiques comme la réglementation thermique de 2012. Toujours dans le but de favoriser une faible consommation énergétique, de nouvelles réglementations ont été adoptées en 2020. Il s'agit de la réglementation environnementale RE 2020. Que vous soyez entrepreneur, propriétaire ou même client, il est essentiel de connaître en profondeur le contenu de cette nouvelle norme.

RE 2020: Qu'est-ce que c'est?

RE 2020 est cette nouvelle norme pour remplacer RT 2012 pour les nouvelles constructions. Adoptée en 2020, elle est censée s'appliquer d'abord aux bâtiments publics avant de s'étendre à tous les nouveaux logements en janvier 2021. Il faut dire que cette nouvelle norme couvre un champ d'action beaucoup plus large que les précédents. Outre la performance énergétique, il prend également en compte l'empreinte environnementale du bâtiment ainsi que sa capacité à produire de l'énergie. Afin de mieux refléter cette nouvelle vision, la réglementation est passée de «thermique» à «environnementale», un changement qui risque de passer inaperçu. Il ne s'agit donc plus de RT mais plutôt de RE 2020. Établies au lendemain du choc pétrolier de 1974, la réglementation thermique vise à favoriser la limitation de la consommation énergétique des bâtiments neufs et rénovés. Depuis, plusieurs normes thermiques se sont succédé avec des objectifs de plus en plus ambitieux. RE 2020 s'inscrit dans cette logique avec l'objectif spécifique de contribuer au développement des bâtiments à énergie positive.

Ce qui va changer par rapport à la réglementation thermique RT 2012

Le coefficient de conversion de l'électricité en énergie primaire est abaissé à 2,3 (2,58 pour RT 2012), ce qui a pour effet de favoriser l'installation d'appareils électriques comme la pompe à chaleur mais surtout de favoriser le retour des radiateurs électriques. Ce coefficient devrait être, selon l'association négawatt, porté à 2,74, voir 3.2 si l'on réduit le cycle de vie du système de production d'électricité. L'impact carbone du chauffage électrique aura un niveau de 79 g CO2 / kWh.

Qu'est-ce qu'un bâtiment à énergie positive?

Aussi connu sous le nom de BEPOS (forme abrégée), un bâtiment à énergie positive est celui qui génère plus d'énergie qu'il n'en consomme. Pour y parvenir, les principes du bâtiment passif (moins consommateur d'énergie) sont associés à des sources de production d'énergie. Rappelons que bien avant l'adoption de RE 2020, des bâtiments à énergie positive existaient en France, notamment dans l'immobilier tertiaire et les logements individuels.

La réglementation thermique en chiffres

Le niveau de consommation d'énergie a été fixé à 50 kWh / m² / an pour l'ancienne réglementation. Exceptionnellement, les immeubles collectifs ont pu porter leur consommation à environ 57,5 ​​kWh / m² / an. Il y a une certaine différence dans la nouvelle réglementation. Déjà au niveau du chauffage, la consommation ne devrait pas atteindre 12 kWhep / m² / an (kilowatt / heure d'énergie primaire par m² et par an). En plus de RT 2012, qui prônait l'isolation des logements, RE 2020 introduit l'utilisation des énergies renouvelables. Ainsi, pour certaines utilisations comme l'eau chaude ou le chauffage, l'énergie primaire sera priorisée.
En revanche, RE 2020 prend en compte la qualité de l'air intérieur du bâtiment, l'isolation acoustique. Chacun des matériaux utilisés est pris en compte pour que les maisons de demain soient les plus écologiques possible.

Comment fonctionne RE 2020

Comme les anciennes normes thermiques, la nouvelle réglementation est une norme d'objectifs et non de moyens. En termes plus clairs, il ne fournit pas d'instructions pour réduire la consommation d'énergie, mais détermine plutôt les critères à respecter. Parmi les principaux critères, il y a notamment:
• Un niveau de qualité de l'air intérieur
• Consommation de chauffage inférieure à 12 kwhep / m²
• Une réduction de l'empreinte carbone de la construction
• La présence obligatoire d'au moins une source de production d'énergie renouvelable (puits canadien, panneaux photovoltaïques, etc.)
• Un niveau minimum d'isolation acoustique et thermique.

Jusqu'à récemment, les nouvelles constructions devaient être conformes à la réglementation thermique de 2012 qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2013. Depuis le 1er janvier 2020, de nouveaux objectifs ont été fixés notamment à travers la réglementation environnementale RE de 2020. Avec cette dernière, il ne s'agira plus seulement de construire des logements "basse consommation" mais plutôt de s'assurer qu'il s'agit "d'énergies positives". En d'autres termes, les nouveaux bâtiments devront produire autant d'énergie qu'ils en consomment.