quelles conséquences sur la filière des services énergétiques ?
Maintenance des opérations d'urgence et de maintenance "impératif", mais aucune difficulté constatée sur le terrain
Centrales de cogénération alimentées au gaz ou à la biomasse, chaudières à biomasse, efficacité énergétique, bureaux d'études, unités d'incinération des déchets ménagers à vocation énergétique et entreprises spécialisées dans la gestion des installations, qui constituent donc les principaux secteurs représentés au sein de Fedene, toutes leurs fonctions supports ont été placé dans le télétravail, représentant 25% des salariés du secteur. La note de conjoncture nous indique que les professionnels ont recours à tous les dispositifs mis en place ou encouragés par les pouvoirs publics depuis le début de l'accouchement: licenciement, chômage partiel et technique, RTT, congés payés… De toute évidence et tout à fait logiquement, les opérations d'urgence ou "entretien curatif impératif" qui n'ont pas pu être reportés sont maintenus.
La continuité de l'activité du secteur est possible grâce au suivi des consignes sanitaires, avec une adaptation des déplacements et des modes de fonctionnement. Continuité de service, dont l'obligation a été d'autant plus soulignée pour "sites stratégiques" tels que les hôpitaux, les cliniques, les maisons de soins infirmiers et autres établissements de santé, mais aussi les mairies, les ministères ou même les prisons. Les sociétés de services énergétiques veillent également à poursuivre leur activité avec des métiers incontournables, des data centers (data centers), des sites d'incinération des déchets, des chaufferies et des sous-stations de réseaux de chaleur ou de froid, sans oublier l'accès aux vannes eau, gaz, vapeur, fuel équipement pétrolier et électrique.
Un appel à prolonger la validité des qualifications et certifications en vigueur dans l'industrie de la construction
Dans le même temps, la Fedene a également signalé aux autorités publiques "une liste indicative de sous-traitants stratégiques", qui comprennent, entre autres, des entreprises de sécurité industrielle, de désinfection et de nettoyage, des fournisseurs de tuyauterie et de chaudronnerie, des fournisseurs et des transporteurs de combustibles, ainsi que des entreprises de travaux publics et de génie civil. Quant aux retours d'expérience du terrain, les professionnels du secteur déclarent ne pas rencontrer de difficultés, "à l'exception de quelques cas de blocages par la police de techniciens intervenant en urgence ou de maintenance curative qui ne peuvent être reportés". D'autre part, le secteur souhaite attirer l'attention des parlementaires sur les conséquences techniques et contractuelles de l'emprisonnement, qui "conditionnera (finalement) l'impact économique de la crise sanitaire" : ainsi, la note souligne "le risque de non-respect des délais de validité des autorisations, des visites générales périodiques obligatoires voire des certifications".
En conséquence, la fédération demande, au moins jusqu'au 31 décembre 2020, une prolongation de la validité des qualifications et certifications en vigueur dans l'industrie de la construction, telles que RGE, Qualibat ou Qualigaz. La validité des formations et certifications expirantes obligatoires doit également être prolongée, dans les métiers de l'électricité par exemple, "ou leur renouvellement sans report en recourant à la formation à distance afin d'éviter de colmater les centres de formation à la sortie de la crise sanitaire". Idem pour l'expiration des certifications ISO ou "contrôles périodiques obligatoires", concernant notamment les appareils à pression, les chaudières et les équipements hydrauliques.
Interruption de certains dissipateurs de chaleur et projets de production renouvelable
Dans sa note, la Fedene indique que les projets de production de chaleur renouvelable et de réseaux de chaleur urbains et industriels sont également impactés par le contexte actuel, en raison de la suspension d'activités non essentielles, mais aussi de la pause voire du report des appels pour les projets duAdeme (Agence Environnement et Gestion de l'Energie) et CRE Bois (Commission de Régulation de l'Energie) dirigée par la DGEC (Direction Générale de l'Energie et du Climat). Les autorités locales sont également paralysées pour le moment, en raison du report de l'installation des conseils municipaux nouvellement élus.
Du point de vue des différents secteurs représentés au sein de la fédération, les constats et prévisions divergent selon les installations, mais globalement le secteur nécessite des ajustements réglementaires et juridiques pour limiter les conséquences économiques. Ainsi, du côté des sites de cogénération alimentés en gaz ou en biomasse, les dissipateurs thermiques sont arrêtés en raison de la fermeture d'autres installations industrielles. De même, certaines chaudières à biomasse pourraient être mises hors service, notamment les sites nécessaires à la production pour le chauffage urbain, toujours en raison de la fermeture des radiateurs mais aussi des contraintes de confinement et de réduction des équipes. "Ces jugements peuvent entraîner un non-respect des engagements contractuels ou conventionnels en matière de mix énergétique, tant vis-à-vis des pouvoirs adjudicateurs ou des particuliers que de l'Ademe", spécifie la note.
le bureaux d'études spécialisé dans l'ingénierie de l'énergie et des déchets prétend n'avoir que dix jours d'activité devant lui
Quant aux bureaux d'études spécialisés dans l'ingénierie de l'énergie et des déchets, tous les salariés sont désormais en télétravail. Les projets suspendus par les collectivités ont par conséquent interrompu les missions d'assistance à maîtrise d'ouvrage et à maîtrise d'ouvrage, car les mesures de performance énergétique sont actuellement impossibles à réaliser dans les bâtiments résidentiels et tertiaires en cours de rénovation. Au final, les bureaux d'études prétendent n'avoir que dix jours d'activité devant eux. A l'inverse, pas de souci majeur concernant les unités d'incinération des déchets ménagers à des fins énergétiques, mais la fédération demande toujours que leur activité soit considérée comme essentielle, voire prioritaire, puisqu'elles assument une mission d'hygiène publique: la collecte et le traitement des déchets en effet contribue à la lutte contre l'épidémie, d'où la demande du secteur de prioriser le personnel de ces sites et leurs sous-traitants. Des difficultés pourraient également apparaître à court terme, liées à la livraison des déchets et consommables pour le fonctionnement de ces unités, l'élimination des résidus de traitement, la nécessité de prolonger les périodes d'ouverture pour recevoir les "déchets de santé à risques infectieux" ou "le report nécessaire des contrôles techniques réglementaires" et "contrôles et analyses environnementaux réglementaires".
Enfin, les entreprises spécialisées dans la gestion des installations déclarent rencontrer des difficultés à bénéficier du régime de chômage partiel: selon la Fedene, "Les Direcctes (Directions Régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi) refusent de les accepter, considérant que l'activité concernée ne fait pas partie des activités interdites pendant cette période de confinement et qu'elles ne sont donc pas suspendues". Pour la fédération, c'est un "interprétation erronée" Services de l'État dans la mesure où les salariés de ces structures "sont suspendus du fait de la décision unilatérale de leurs clients de fermer leurs sites (bureaux, usines …). Cela peut avoir des conséquences économiques importantes, nos membres pouvant être amenés à prendre en charge l'intégralité de l'arrêt du travail ou du domicile soutien à leurs employés, puis
même que l'exécution de leurs contrats est suspendue et qu'ils n'ont donc aucun revenu ", conclut la note.