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Pollution de l’air : l’influence spectaculaire du confinement

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Pollution de l’air : l’influence spectaculaire du confinement

Le document, communiqué par l'agence spatiale européenne (Esa) et adapté à chaque pays, a eu un impact mondial. Pour la France, nous voyons deux cartes montrant notre territoire et une partie des pays qui l'entourent. Sur chacun d'eux est marquée en rouge la présence de dioxyde d'azote. La carte de gauche représente la moyenne des mesures prises sur tout le mois de mars 2019. Il y a une congestion incroyable de ce gaz polluant en région parisienne, dans la plaine italienne du Pô (Milan-Turin) ou la Ruhr allemande (Francfort- Mannheim). Et une très forte présence dans les régions de Lille, Lyonnaise et Marseille. Mais aussi dans le Grand Est dans le couloir rhénan, la région de Sarrebruck (jusqu'au bassin houiller) ou le sillon de la Moselle, de Metz au Luxembourg.

Phénomènes remarquables

Celui de droite montre également la présence de dioxyde d'azote, mais cette fois sur la base d'une moyenne des mesures prises du 14 au 25 mars 2020. Soit en totalité lors du confinement. Miracle: s'il est toujours présent, le dioxyde d'azote semble être fortement réduit partout. «Cela révèle des phénomènes remarquables, avec des concentrations beaucoup plus faibles entre les deux mesures. Dans le Grand Est, il est particulièrement frappant dans la vallée de l'Alsace et très visible sur les axes Metz-Luxembourg ou Sarrebruck-Forbach. Dès que l'on diminue l'activité industrielle ou de transport, on constate que les concentrations moyennes de dioxyde d'azote sont beaucoup plus faibles », ne peut que constater Pascal Gilles.



Originaire de Stiring-Wendel, Pascal Gilles est responsable de l'agence spatiale européenne de la division qui est responsable du développement et de l'exploitation de tous les satellites d'observation de la Terre pour les programmes scientifiques. Photo DR

Originaire de Stiring-Wendel, ce scientifique travaille chez Esa depuis 35 ans. Il est en charge de la division chargée du développement et de l'exploitation des satellites d'observation de la Terre liés aux programmes scientifiques. Les mesures n'ont pas été prises par un satellite sous sa juridiction. Sentinel-5P est exploité dans le cadre de Copernicus, un programme de l'Union européenne. "Il a été lancé en 2017 et a une vision de 2600 km lui permettant de voir chaque point de la Terre une fois par jour", explique le scientifique mosellan.



Le satellite Sentinel-5P est à l'origine de ces mesures. Photo ESA

Les bons chiffres d'Atmo Grand Est

Sur le terrain, Atmo Grand Est confirme cette amélioration de la qualité de l'air. Il s’en est félicité dès le premier jour de détention, le 18 mars: "De ce 1euh Aujourd'hui, l'exposition au dioxyde d'azote de la majorité de la population des grandes villes est passée de 10 à 25% et a dépassé 25% à proximité des grands axes routiers. Selon les mesures de l'association, le dioxyde d'azote, émis à 50% par le trafic routier, a vu sa concentration dans l'air chuter de 54% entre le 16 et le 25 mars. Mais la structure estime qu'elle n'a pas suffisamment de recul pour l'attribuer à confinement plutôt que météorologie. Elle souhaite poursuivre son analyse sur une plus longue période. Car, si le trafic routier a diminué de 70%, il a également noté un temps doux avec un vent d'est qui disperse les polluants. Attention aussi, le confinement ne signifie pas la fin de la pollution. La preuve: les concentrations de particules en suspension, polluant multi-sources dont le trafic routier n'est responsable que pour 8%, augmentent du fait des conditions météorologiques et du maintien des activités agricoles et résidentielles (chauffage).