fbpx

Municipales à Grenoble : un débat animé entre les six candidats

By

Municipales à Grenoble : un débat animé entre les six candidats

C'est le temps fort de la campagne municipale de Grenoble, le grand débat de l'avant-premier tour "France Bleu Isère / Le Dauphiné Libéré". Six des candidats rendez-vous entre 18 h et 19h30 dans les salons du Stade des Alpes.

Écoutez le débat France Bleu Isère / Le Dauphiné Libéré

Débat animé par Nicolas Crozel (France Bleu Isère) et Ève Moulinier (Le Dauphiné Libéré). Durée: 1h26.

Les participants

Eric Piolle, 47 ans, maire sortant de l'EELV, à la tête d'une majorité à gauche, se présente pour un second mandat. Ancien cadre informatique, il a siégé dans la région entre 2010 et 2014. Il est le premier maire environnemental d'une ville de plus de 100 000 habitants et figure en tête de liste "Grenoble en commun" soutenu par EELV, France insoumise, la Parti communiste, New Deal et Generation.s.

Eric Piolle, maire sortant à Grenoble. - Radio France
Eric Piolle, maire sortant à Grenoble. © Radio France
Benjamin Bourgine

Cinq de ses adversaires sont avec lui autour de la table. Les voici par ordre alphabétique:

Alain Carignon, 70 ans ancien maire du RPR de Grenoble (1983-1995) ancien président du conseil général de l'Isère (1985-1997), ancien ministre du gouvernement Chirac (1986-1988) et Balladur (1993-1994) condamnés en 1996 à cinq ans de prison ( dont un an avec sursis), cinq ans de suspension pour corruption, détournement de biens sociaux et subordination. Ayant purgé sa peine, il figure en tête d'une liste "société civile pour l'alternance", soutenue par LR.

Alain Carignon. - Radio France
Alain Carignon. © Radio France
Benjamin Bourgine

Emilie Chalas, 42 ans, Députée LREM de Grenoble depuis 2017, cadre dans la fonction publique territoriale, elle a été directrice des services de la ville de Moirans. Elle anime une liste "Un nouveau look pour Grenoble" soutenue par le LREM.

Emilie Chalas. - Radio France
Emilie Chalas. © Radio France
Benjamin Bourgine

Bruno de Lescure, 54 ans, Graphiste, enseignant, il est issu de l'écologie politique, il a été membre d'Adès à Grenoble pendant un certain temps et a été nommé en tête de liste citoyenne "La commune est à nous".

Bruno de Lescure. - Radio France
Bruno de Lescure. © Radio France
Benjamin Bourgine

Mireille d & # 39; Ornano, 68 ans, conseiller municipal sortant, tête de liste FN en 2014, FN euro-député entre 2014-2019. Longtemps proche de Jean-Marie Le Pen, elle a claqué la porte de la soirée de Marine Le Pen en 2016 pour rejoindre "Les patriotes" de Florian Philippot. Elle mène une liste "sans label" mais "clairement orientée vers la droite" intitulée "Mieux vivre à Grenoble".

Mireille d & # 39; Ornano. - Radio France
Mireille d & # 39; Ornano. © Radio France
Benjamin Bourgine

Olivier Noblecourt, 44 ans, ancien assistant de Michel Destot (PS) de 2008 à 2014, en charge de l'action sociale et familiale, vice-président du CCAS. Directeur de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche d'octobre 2016 à mai 2017. Il était jusqu'en janvier dernier, délégué interministériel chargé de la lutte contre la pauvreté. Ancien militant du PS, il mène une liste à gauche soutenue par le PS, le PRG, la MRC et la citoyenneté Go, intitulée "Grenoble new air".

Olivier Noblecourt. - Radio France
Olivier Noblecourt. © Radio France
Benjamin Bourgine

Les principaux thèmes du débat

Situation financière de la ville, son image et son attractivité pour les acteurs économiques alors que la commune est souvent présentée comme étant dans une situation préoccupante

  • Eric Piolle: "La situation à Grenoble est un peu inhabituelle dans son histoire. Nous avons vu la dette se multiplier par deux et demi au cours des années de corruption. Nous avons perdu un mois de budget sous le gouvernement de Manuel Valls et le gouvernement Macron est dans la même lignée . La situation est celle-ci et nous devons y faire face. La ville est dans une situation tendue mais nous ne sommes pas étranglés. "
  • Alain Carignon: "Eric Piolle a été presque placé sous tutelle par le préfet et le directeur des services fiscaux en 2016 alors qu'il n'y avait plus un sou de dette Carignon, soit 21 ans après mon départ. 2009 que les impôts ont été augmentés sous Michel Destot et que Grenoble est devenue la ville de France où il y avait le plus d'impôt sur les ménages. "
  • Olivier Noblecourt: "Nous avons augmenté les impôts en 2009 à cause de la crise économique mondiale. Aujourd'hui, le fardeau de la dette a explosé. Nous ne sommes pas dans une logique de faire de la politique pour gagner de l'argent. Eric Piolle n n'a pas de coût ni de projet."
  • Emilie Chalas: "Trois des candidats ici sont responsables de la situation dans la ville: Piolle, Carignon et Noblecourt. L'enjeu est le remboursement de la dette. Sur le prochain mandat. "
  • Bruno de Lescure: "Entendre un député dire que tout va bien c'est très drôle. Je pense que le problème c'est d'abord la chute des dotations de l'Etat. Olivier Noblecourt a augmenté les impôts de 10% en 2009 alors que la crise était passée. Au cours de cette mandat (celui de Destot), les dotations des élus ont été augmentées. La dette au service de l'investissement n'est pas un problème. "
  • Mireille d & # 39; Ornano: «Il y a 1717 euros de dette par habitant à Grenoble. C'est cet homme de gauche (Eric Piolle) qui a fermé des bibliothèques dans des quartiers populaires. Aucun candidat ne parle de désendettement. Je suggère d'utiliser la méthode canadienne, c'est-à-dire de diminuer de 10% tous les budgets, sauf la sécurité car c'est le plus important. Je demanderai un audit sur les finances. Je m'engage à avoir une gestion rigoureuse et à ne pas augmenter les impôts. "

La pollution à Grenoble et comment la combattre: transports en commun, embouteillages, voitures, espaces vélos, zone à faibles émissions, etc.

  • Eric Piolle: "Nous sommes toujours pour le transport gratuit. Quelle est l'étape intermédiaire? C'est gratuit le week-end et toute l'année pour les plus précaires. Nous devons regarder les choses avec fermeté. En 2022, nous aurons de l'électricité propre sans énergie nucléaire Le choix du RER de Grenoble sera plutôt vers le Sud et non vers le Grésivaudan. "
  • Alain Carignon: "Nous allons faire une grande consultation citoyenne sur les transports, le métro-câble de Voreppe à Crolles. Les transports publics ne résolvent pas le problème des nombreuses voitures qui entrent en ville. Le rail unique est la solution pour sortir des bouchons Nous avons aussi besoin d'une ligne à grande vitesse entre Grenoble et Lyon pour libérer les rails et avoir plus de TER. "
  • Olivier Noblecourt: "Je suis sérieux et engagé pour l'écologie. Nous souhaitons instaurer une culture de la gratuité des transports en commun pour les étudiants, les personnes âgées et les plus vulnérables. L'effort de la politique du vélo avec le vélo pédagogique Grenoble doit être à la pointe de l'accès: c'est la défi du RER de Grenoble, l'A480. Nous voulons aussi mettre en place une navette de Chavant à la Porte de France et étendre la zone à faibles émissions pour tous les véhicules d'ici 2020. Mais la priorité reste le RER. "
  • Emilie Chalas: "Nous ne sommes pas pour le transport gratuit pour tous, peut-être pour ceux de moins de 25 ans. Ce n'est pas financièrement possible. Lorsque nous parlons de pollution, nous parlons de mobilité et nous n'en avons pas beaucoup parlé. La pollution est, voyage, logement et chauffage au bois mais aussi usines et agriculture. "
  • Bruno de Lescure: "Nous voulons une gratification totale pour tous, mais une mesure nationale est nécessaire pour le rendre possible. Le projet de métro-câble représente une année de transport gratuit, nous ne comprenons pas pourquoi cela a été fait. L'émission est une mesure antisociale car tous les habitants avec des véhicules anciens devront les changer. Il faut aussi généraliser le covoiturage. "
  • Mireille d & # 39; Ornano: "Nous proposons des transports gratuits pour les étudiants, les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite. Grenoble est la 4ème ville la plus congestionnée de France. La réduction des voies mise en place par les bouteilles d'Eric Piolle est encore plus et elle est finalement contre productive car il y a plus de pollution . La Cour de justice a également condamné la métropole sur la qualité de l'air. Je souhaite également l'harmonisation des feux de circulation et la création de parkings relais. "

Sécurité et lutte contre la délinquance: drogues, place et rôle de la vidéosurveillance, armement de la police municipale, lutte contre l'incendie criminel revendiqué par le mouvement anarchiste, etc.

  • Eric Piolle: "Depuis 6 ans, nous avons obtenu davantage de policiers nationaux et un reclassement de leurs salaires au sein de la zone de sécurité prioritaire de Grenoble. En revanche, nous sommes contre l'armement de la police municipale."
  • Alain Carignon: "Grenoble est la première ville de France pour les attaques et les vols à la tire. Rien ne se passera si ces listes sont élues. La sécurité est un problème clé de la ville, je veux doubler les effectifs de la police municipale. Piolle porte la responsabilité de la sécurité actuelle."
  • Olivier Noblecourt: "Je veux restaurer l'autorité publique dans cette ville, renforcer la présence humaine. Créer également 40 policiers municipaux et 40 médiateurs et en plus armer la police municipale. Nous avons également besoin de deux commissariats de quartier et d'un centre de surveillance urbain. Nous installerons des caméras qui iront bien au-delà de la sécurité des personnes telles que le stationnement, les tags, les coquineries par exemple. "
  • Emilie Chalas: "Eric Piolle est responsable de la situation sécuritaire à Grenoble où la délinquance à exploser. Il y a eu une augmentation de 93% des incendies sur les bâtiments publics. Nous prendrons cela très au sérieux si nous sommes élus. Par exemple avec la vidéo-protection et l'armement de la police municipale. "
  • Bruno de Lescure: "Nous acceptons de mettre en place une police locale mais nous refusons catégoriquement le coping proposé par OIivier Noblecourt avec l'installation de caméras dans toute la ville. C'est pour dépenser de l'argent pour rien alors que d'autres secteurs en ont besoin."
  • Mireille d & # 39; Ornano: "La sécurité est le problème principal et majeur à Grenoble. Je dirais même Chicago sur l'Isère. Je veux doubler et armer la police municipale, permettre à la police de se défendre contre les voyous et de patrouiller dans les transports publics. A Grenoble, la délinquance est 63% plus élevé que dans les villes de taille équivalente. "

Les stratégies politiques des uns et des autres et les alliances possibles le soir du premier tour

  • Emilie Chalas: "Il m'est évident dès le départ, que le soir du premier tour et depuis l'annonce en décembre du départ pour la campagne d'Olivier Noblecourt, nous sommes appelés à nous réunir pour proposer une alternative crédible, raisonnable et prometteuse avec Olivier Noblecourt. "
  • Olivier Noblecourt: "J'ai construit avec 700 Grenoblois une alternative de gauche et écologiste. Mon encrage est à gauche et la première logique du soir du premier tour sera de tourner à gauche. Je suis très clair là-dessus. Je ne veux pas pour rassembler toute la gauche mais seulement ceux qui sont d'accord. "

Le dernier mot des candidats

  • Eric Piolle: "J'offre aux Grenoblois une sobriété sur les règles de vie, y compris sur les élus. Grenoble a toujours su se fédérer autour d'un projet. Je propose de poursuivre sur cette lancée pour faire de Grenoble une capitale verte européenne."
  • Alain Carignon: "Nous avons réalisé que voter Chalas, c'est voter Noblecourt. Les gens doivent nous rejoindre avec nos objectifs qui sont clairs sur l'écologie, la sécurité et l'attractivité du territoire. Je veux rompre avec les modes de gouvernance actuels."
  • Olivier Noblecourt: "La seule dynamique politique et fédératrice capable de travailler en direction de Grenoble est notre liste. Le seul projet complet, chiffré et financé pour reprendre le chemin du développement de notre ville, est" Grenoble new air "."
  • Emilie Chalas: "Je m'interroge sur Eric Piolle qui n'est jamais responsable de rien. Nous voulons un plan de relance indispensable et financé. Grenoble est appauvrie et les habitants parlent de déclin. Nous n'en voulons pas."
  • Bruno de Lescure: ""Nous sommes la seule liste démocratique, avec le mot d'ordre, démocratie directe et écologie sociale. Le pouvoir sera organisé avec des assemblées qui contrôleront les élus. Les citoyens reprendront le pouvoir avec nous."
  • Mireille d & # 39; Ornano: "Trois des candidats présents ce soir ont déjà été à la tête de la ville. Après 18 ans à gauche, Grenoble est un champion de l'insécurité. La protection des Grenoblois est la priorité pour le prochain mandat."

Après le débat, nous débriefons!

Écoute encore "le debrief" entre 19h30 et 20 h avec nos spécialistes invités autour Lionel Cariou.

  • Jean-Benoît Vigny, journaliste au Dauphiné Libéré.
  • Thibault Leduc, rédacteur en chef de TéléGrenoble.
  • Nicolas Crozel, journaliste à France Bleu Isère.
  • Benjamin Bourgine, rédacteur en chef de France Bleu Isère.
  • Olivier Ihl, politologue et professeur émérite à Sciences Po Grenoble.