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L’immobilier à la croisée des énergies

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L’immobilier à la croisée des énergies

Avec le faible coût du gaz naturel, de nombreux promoteurs immobiliersbiles lycéens comptent toujours sur les combustibles fossiles pour chauffer leurs bâtimentsà tel point que les émissions de gaz à effet de serre (GES) dessont en augmentation. Mais peut-être plus pendant très longtemps.

Un hôpital chauffé avec décharges thermiques d'un incinérateur. Un bâtiment industriel patrimonial réinventé pour réduire ses émissions de GES de 86%. Une commission scolaire qui atténue les siens de 85% grâce à des choix stratégiques. Les exemples de bâtiments à faible empreinte carbone sont en augmentation au Québec. Et ça ne fait que commencer. De plus en plus de promoteurs immobiliers parient sur l'efficacité énergétique, l'électricité, la récupération de chaleur ou encore la biomasse, observe Stéphan Gagnon, le coordonnateur du service de soutien technique de Transition énergétique Québec (TEQ).

Même si, selon ce dernier, il est beaucoup plus facile d'électrifier les bâtiments que de transporter, 51% des bâtiments des secteurs commercial et institutionnel utilisaient encore des énergies fossiles en 2014, et 41,6% étaient alimentés au gaz naturel. Leur empreinte carbone a même augmenté depuis 2012, atteignant 4829 millions de tonnes d'équivalent CO2 en 2017, soit 6% des émissions de GES de la province.

"En voyant ces statistiques, nous avons été déçus de voir que nous étions un grand émetteur de gaz à effet de serre", explique Mario Poirier, ancien président de BOMA Québec, le plus grand groupe de propriétaires et gestionnaires d'immeubles. Au Québec. Malgré les efforts de réduction des émissions, le faible coût du gaz naturel est attractif pour beaucoup et c'est principalement la croissance du nombre de bâtiments qui augmente l'empreinte carbone du secteur, relativise-t-il.

Pour inciter ses membres à agir, BOMA Québec s'est inspiré du programme de l'Ontario Course pour réduire en créant l'Energy Challenge en 2018, en partenariat avec la Ville de Montréal, Énergir, Hydro-Québec et TEQ. L'objectif: créer un concours pour inciter les managers à réduire leur consommation d'énergie d'au moins 10% en quatre ans. Si 15% des bâtiments au Québec atteignent cet objectif, l'émission de 60 000 tonnes d'équivalent CO2 par année sera évitée. Jusqu'à présent, 220 entreprises, organisations et municipalités participent au défi.

Récupérer la chaleur existante

"Tout commence par un bon contrôle des données énergétiques", explique Mario Poirier. S'il faut, dit-il, "plutôt garder la chaleur à l'intérieur pour chauffer l'enveloppe", plusieurs grands bâtiments continuent de refroidir les espaces intérieurs en hiver … tout en chauffant les espaces extérieurs.

Stéphan Gagnon cite en exemple le projet du futur méga-hôpital du CHU de Québec, qui réduira sa consommation d'énergie de 95% en utilisant la vapeur produite par l'incinérateur de Québec grâce à la construction d'une conduite souterraine de 2, 2 kilomètres. "De plus, une turbine produira une part importante de l'électricité consommée par l'hôpital", a expliqué l'ingénieur, rappelant que les gouvernements fédéral et provincial ont lancé en décembre dernier un appel à propositions pour investir 200 millions de dollars d'ici 2025 pour soutenir la récupération thermique. projets au Québec.

Malgré les besoins énergétiques nécessaires pour faire face au froid rigoureux de l'hiver, "il ne faut plus chauffer les bâtiments exclusivement au gaz", a expliqué Stéphan Gagnon, notamment parce que l'électricité est généralement moins chère que le gaz naturel en période de pointe. Il existe également des systèmes à double énergie pour le chauffage au gaz uniquement, ou mieux, à la biomasse, pendant les périodes de pointe, a-t-il déclaré.

Conversions réussies

Souvent mise en avant, la Commission scolaire Samares de Lanaudière a déployé une gamme de solutions pour réduire sa consommation d'énergie fossile de 85% depuis 2006. La Commission, qui gère une centaine de bâtiments, s'est notamment appuyée sur des systèmes de contrôle de pointe systèmes, récupération de chaleur, murs solaires et géothermie, en plus de développer une expertise interne en gestion de l'énergie.

Dans le quartier Saint-Henri de Montréal, le cabinet d'architectes Lemay a rénové un bâtiment industriel patrimonial, le Phoenix, devenu un modèle d'efficacité énergétique. Entre autres choses, l'ancienne bouilloire à gaz a été remplacée par un système électrique alimenté en partie par 500 panneaux solaires sur le toit, et le bâtiment dispose d'un système de gestion d'énergie intelligent qui stocke la chaleur. Sur un cycle de vie de 60 ans, le projet a permis de réduire les émissions de GES de 86%, par rapport à un bâtiment similaire. "La chose la plus importante est qu'elle a coûté le même prix qu'un projet similaire", a déclaré Loïc Angot, directeur des stratégies durables de Lemay. Bruyamment…