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Le confinement réduirait chaque jour les rejets de CO2 de 58 % en Europe

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Le confinement réduirait chaque jour les rejets de CO2 de 58 % en Europe

Publié le 4 avr.2020 à 11 h 53Mis à jour le 4 avr.2020 à 13h04

Le conseil en gestion Sia Partners le confirme. Chaque jour de confinement se termine en Europe par une réduction de 58% de ses émissions de CO2, le principal responsable des gaz à effet de serre (GES) qui chauffent la planète. Et si la période de quarantaine ouverte par l'Italie, puis par l'Espagne, la France et d'autres pays (qui ne sont pas tous allés aussi loin) devait durer 45 jours, 145 mégatonnes de CO2 pourraient ne pas être rejetées en 2020 par l'Union européenne dans Vingt- Sept. Ce chiffre n'est pas négligeable: il correspond à 5% de ses émissions en période normale.

Ce ralentissement n'est pas uniforme. Il varie fortement selon les secteurs et augmente même dans un cas très particulier, celui du logement. Les mesures de confinement augmentent en fait les émissions dues au chauffage. Ils chauffent également les centres de données, le télétravail et le divertissement en ligne. En conséquence, les émissions de CO2 "jouées à la maison" sont en hausse de 29% par rapport à une journée normale, au cours de laquelle l'habitat résidentiel émet 890 kilotonnes de ce gaz par jour en Europe.

Baisse des émissions des transports

La tendance inverse est dans le secteur automobile, un secteur où l'activité a baissé de 88% et où les restrictions de circulation imposées avec plus ou moins d'intensité ont un fort impact environnemental. Le volume de CO2 ainsi évité chaque jour est estimé à 158 kilotonnes de CO2 dans l'enquête express réalisée par Sia Partners. Un chiffre significatif pour les 1 311,5 kilotonnes rejetées par cette branche.

En ce qui concerne le trafic aérien, désormais largement suspendu, à l'exception du transport médical et du fret par avion-cargo, l'arrêt imminent des vols commerciaux et les fermetures d'aéroports ont entraîné une baisse de 87% des émissions de CO2. Ils ne représentent plus que 3 000 kilotonnes par jour, contre un peu plus de 39 000 kilotonnes en période normale.

Quant à la production d'énergie, principale source d'émissions, la fermeture de sites industriels ou encore la réduction à l'essentiel des transports, entraînent une baisse de la consommation de matières fossiles (pétrole, charbon, gaz) dont l'impact positif sur Les GES ne pourraient pas être plus clairs. Chaque jour, plus de 1 155 kilotonnes de CO2, soit 40% de ce qui est émis par ce secteur en temps ordinaire (plus de 2 900 kilotonnes), ne sont pas rejetés quotidiennement dans l'atmosphère.

Un creux plus ou moins long

Ces 58% de CO2 en moins, au Conseil Chauffage, représentent "Un déclin d'une ampleur jamais vue en Europe", explique Charlotte de Lorgeril, associée chez SIA Partners et dont les équipes ont réalisé cette étude. Reste à savoir quel sera l'impact de l'arrêt brutal de l'économie de l'UE sur l'évaluation annuelle de ses émissions de GES. "Tout dépendra de la durée de l'internement et de la période post-Covid-19", juge-t-elle.

Le confinement devrait réduire les émissions de CO2

Certaines branches comme celle des transports, et en premier lieu l'aviation, ne retrouveront pas une activité du même niveau qu'avant, selon Charlotte de Lorgeril. En tout cas, pas tout de suite, et la reprise se fera très progressivement.

«Nous le voyons en Asie. Dans les zones où le confinement a été levé, le télétravail est encore largement pratiqué. Et même si l'on souhaite reprendre son activité au même niveau, les choses recommencent sans heurts. Il sera également valable pour les pays européens ", croit-elle encore. Cette période de creux plus ou moins longue, à laquelle on semble s'attendre, sera lue dans les courbes d'évolution des émissions de gaz à effet de serre en 2020.