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la transition énergétique par l’exemple

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la transition énergétique par l’exemple

Alternatives

Mai 2014

La sortie du nucléaire et des énergies fossiles est en cours. Presque partout en France, les collectivités locales, rurales ou urbaines se lancent dans une «descente énergétique» qui se déroule en trois étapes: réduction des besoins et sobriété, mobilisation des ressources locales et essentiellement renouvelables, mise en réseau de cette expérience et partage. La commune de Tramayes, située en Saône-et-Loire et avec moins de 1000 habitants, constitue un bel exemple de cette "écologie qui change la France", dont Pascale d'Erm donne de nombreux exemples dans son livre Ils l'ont fait et ça marche!, récemment publié. Voici quelques bonnes fiches, pour partager avec vous l'expérience et l'approche de Tramayes.

Le projet de chaufferie au bois pour l'ensemble des bâtiments publics, l'hôpital de quartier (quatre-vingt-quinze lits) puis une trentaine de logements a été suivi par la réduction de l'éclairage public, l'isolation thermique des bâtiments, la production d'eau chaude par capteurs solaires, la collecte des eaux pluviales, tri des déchets, etc. Toutes ces actions ont valu à Tramayes le prix spécial du jury de la Ligue française des énergies renouvelables en 2011 et la Ligue européenne des champions des énergies renouvelables en 2012 (1).

Focus sur le bois

C'est en 2003 que l'équipe municipale, autour de Michel Maya, a commencé à s'intéresser aux énergies renouvelables. Ce professeur enseignant la mécanique des médias continus au centre d'étude et de recherche de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers de Cluny, maire de Tramayes depuis 1995, prend conscience de la nécessité de réduire la consommation de pétrole de la ville, donc de diversifier son énergie. Profitant de sa proximité avec de grandes forêts, la commune souhaiterait opter pour le chauffage au bois, mais l'installation est coûteuse (1 million d'euros) et sa rentabilité incertaine. Pour apprécier la pertinence économique de cette option, elle s'entoure de partenaires plus expérimentés, comme l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), le Conseil Régional de Bourgogne et le Conseil Général, et lance une étude prospective. Cela démontre la rentabilité de la chaudière à bois dans un périmètre impliquant la mairie, mais aussi l'hôpital, l'école maternelle, la salle des fêtes et la zone sportive.

À l'époque, tous ces bâtiments étaient chauffés au mazout, dont ils brûlaient 110 000 litres chaque année, avec un fort impact écologique et un coût important pour la municipalité. Reste à convaincre les contribuables que cet investissement ne les pénalisera pas. Cependant, si les subventions des partenaires financiers de la commune couvrent
54% du coût des travaux, 500 000 euros restent à trouver. Après trois ans de réflexion, la commune opte pour une opération gérée comme un «budget annexe indépendant», un système de régulation qui lui permet d'emprunter la somme nécessaire aux travaux sans compromettre le budget communal, comme toute autre entreprise. privé.

Un système local qui profite à tous

La chaudière au bois a été mise en service en 2006. D'une puissance de 1,2 mégawatt, elle dessert dans un premier temps exclusivement les bâtiments municipaux situés dans le «périmètre de rentabilité». Mais, petit à petit, les habitants proches du réseau se montrent
intéressés par le système, et la municipalité leur offre la possibilité d'être connectés. Seuls les ménages connectés sont concernés et leur participation permet de financer les emprunts publics. L'idée est d'assumer uniquement le coût des travaux
à ceux qui en profitent pour ne pas susciter d’hostilité parmi le reste de la population. Innover, oui, mais sans augmenter les taxes locales ou
mettre une pression sur le budget d'une population rurale qui ne monte pas l'or.

Dans un souci de cohérence et d'économie,
l'alimentation de la chaudière sera locale. Les copeaux proviennent de déchets de scierie
voisin et une entreprise de menuiserie. Ils
parcourir un maximum de 6 kilomètres. Le système est gagnant-gagnant puisque les déchets de bois utilisés par la chaudière étaient auparavant
transporté des centaines de kilomètres pour le traitement ou le brûlage, à un coût important pour les charpentiers souhaitant s'en débarrasser.

Le système est également économiquement avantageux. L'hôpital, par exemple, le plus gros utilisateur de la chaudière au bois (qui fournit 80% de l'eau chaude sanitaire), économise 15 000 à 20 000 euros de fioul par an. Avec en prime un approvisionnement plus simple et "plus propre". Et les autres établissements
connectés ensemble permettent d'économiser près de 10 000 euros de fioul.

Compte tenu de ces économies, du faible coût d'achat des copeaux de bois et de la stabilité des prix, le retour sur investissement de la chaudière est de huit ans. Concernant l'inflation tarifaire
autres carburants, la stratégie est donc intéressante. Bien sûr, comme pour toute innovation technologique, la chaudière nécessite un suivi technique de la part de l'équipe municipale, qui efface quelques pannes mineures toutes les deux semaines, et des pannes plus graves toutes les deux
mois, et doit financer une opération de maintenance tous les cinq ou six ans.

En 2010, une extension du réseau de chaleur a permis de relier la bibliothèque, la poste et l'école
élémentaire. Comme les nouvelles canalisations traversent également le centre du village, la commune propose aux familles situées à proximité du
nouveau réseau pour en bénéficier. La décision de
le raccordement d'un logement privé est pris après étude d'un ratio distance / consommation / an, l'opération n'étant rentable que si le coût de
le raccordement correspond à une consommation suffisamment élevée du ménage demandeur. En 2013, une trentaine de logements ont ainsi été raccordés au réseau de chaleur de la chaudière bois.

Eco-construction et éco-citoyenneté

Deuxième axe de la politique de transition énergétique de Tramayes: l'éco-construction. L'équipe municipale lance plusieurs projets: l'isolation extérieure de la salle des fêtes, la rénovation de l'hôpital et un projet de réhabilitation de neuf logements avec des niveaux de performance
niveaux d'énergie élevés dans l'ancienne gendarmerie. L'ensemble sera alimenté par une nouvelle chaudière à bois. Un éco-quartier, «Les Écorces», a été créé en 2011 avec des niveaux d'isolation élevés, générant immédiatement d'importantes économies de chauffage. Situé dans le périmètre de la chaudière à bois
«historiques», les soixante logements de l'éco-quartier sont connectés au réseau. La commune a prévu une exonération de la taxe foncière (partie communale) de 50% sur une période de cinq ans pour les constructions neuves au standard BBC.

Les habitants sont fiers de l'image positive que la commune donne à ces projets, et de leur
la conscience écologique se répand progressivement dans tous les domaines de la vie quotidienne. Ainsi, après l'urbanisme et l'énergie, la commune a travaillé sur les économies d'eau: trois bacs de récupération des eaux pluviales d'une capacité de 8000 litres
chacun était installé pour arroser les fleurs de la ville. Ensuite, concentrez-vous sur la réduction
gaspillage alimentaire: Tramayes a mis en place une opération de communication (2) pour apprendre aux habitants à cuisiner les restes.

Le ciel étoilé retrouvé

Tramayes est également l'une des premières villes françaises à oser éteindre les lampadaires la nuit. Conseillé par l'Association nationale pour la protection du ciel nocturne et de l'environnement (ANPCEN), qui met en garde contre les impacts négatifs de l'éclairage extérieur pour la consommation
énergie, flore et faune ou notre santé, la commune décide d'agir. En 2009, les lampadaires ont été éteints entre minuit et 5 heures du matin.En 2011, l'arrêt a été prolongé jusqu'à 5 h 45. Les gains énergétiques sont immédiats: la consommation électrique de la ville diminue de moitié, ce qui signifie des économies de
50 000 kWh par an. En plus de ce choix, à partir de 2012, les 50 000 kWh restants sont produits par les Tramayons ayant installé des panneaux photovoltaïques sur leurs toits. Enfin, les lampadaires sont équipés d'ampoules basse consommation, allant de 125 watts à 70 watts.

Cependant, cette politique est parfois difficile à expliquer. «Il nous a fallu deux ans pour faire accepter ce choix par les habitants», précise Michel Maya. Et certains ajustements ont dû être faits, comme l'installation d'un projecteur près du
parking de la salle des fêtes, où les gens circulent bien après minuit.
Donner des idées aux autres

Le temps est un facteur fondamental dans la mise en œuvre de cette politique de transition énergétique. Les choix mûrement réfléchis résultent d'études approfondies et sont ensuite patiemment présentés aux résidents lors de réunions publiques. Une approche qui ne semble pas décourager
habitants, puisque le maire a été réélu pour une
troisième mandat lors de la mise en œuvre de
ces actions.

Cette démarche séduit également d'autres communes, et Michel Maya est souvent appelé à témoigner de son expérience. Lors de ses conférences, il n'esquive pas les questions qui agacent. Une chaudière au bois ne pollue-t-elle pas la planète? Réponse: "Pas plus de deux cheminées ouvertes!" Connaissez-vous une méthode de chauffage sans impact sur l'environnement? Répond à
les meilleurs kWh sont ceux que vous ne consommez pas! "

Le réseau des territoires à énergie positive

Fort de son expérience, Tramayes est devenu l'emblème des Territoires à Énergie Positive (Tepos). Ce réseau, créé en Bretagne en juin 2011 à l'occasion de l'inauguration de l'unité de méthanisation de la communauté de communes de Mené, rassemble les territoires (principalement ruraux) engagés dans une politique de sobriété et d'efficacité
l'énergie, dans l'esprit de la politique NegaWatt. L'idée est d'en faire assez
économies d'énergie afin que les besoins soient satisfaits par des énergies renouvelables produites localement. L'élément déclencheur de la création de ce réseau a été le Comité de Liaison Energies Renouvelables (Cler), un réseau pour la transition énergétique, qui continue de participer activement à sa coordination. Et la municipalité soutient également
opérations locales d'énergies renouvelables, cofinancées par les citoyens.

Récupérez votre consommation

L'expérience Tramayes est une bonne illustration de la nouvelle problématique énergétique: aider les habitants à
se réapproprier leur consommation et leur production d'énergie, qui n'est plus considérée
ressource distante, chère et virtuelle, mais en tant que ressource locale, concrète et plus économique. Bois de leur forêt, électricité produite sur le
le toit de l & # 39; école de leurs enfants ou l & # 39; éolienne dans le jardin: toutes les ressources visibles et légitimes dans le contexte actuel de hausse des prix
combustibles fossiles. Et une bonne occasion de comprendre l'impact réel de leurs modes de consommation.

Ils l'ont fait et ça marche! Comment l'écologie change déjà la France

Pascale d´Erm, éd. Les petits matins, 2014,
174 pages, 12 €, disponible en librairie.

Dans cet ouvrage, Pascale d´Erm présente quatorze cas concrets de mise en œuvre locale de la transition écologique, autour de quatre enjeux majeurs: favoriser la créativité collective; la récupération des problèmes de gestion de l'énergie et des déchets; promouvoir le développement de l'économie sociale et solidaire; réunifier la société.

L'auteur présente de manière très concrète toute une variété d'initiatives, portées par des citoyens et / ou des élus locaux, et qui constituent de véritables laboratoires de transition, et peuvent constituer des sources d'inspiration ou des modèles à utiliser à plus grande échelle. Économie d'énergie, énergies renouvelables, association des habitants aux politiques locales, «écologie industrielle», alimentation biologique, solidarité sociale et intergénérationnelle… autant d'aspects mis en évidence dans telle ou telle expérience.

Une lecture enrichissante et positive!


Remarques

(1) Dans la catégorie des villes
de moins de 5000 habitants.

(2) En lien avec le syndicat local de collecte et de traitement des ordures ménagères et la section départementale de l'UFC-Que Choisir.

Le projet de chaufferie au bois pour l'ensemble des bâtiments publics, l'hôpital de quartier (quatre-vingt-quinze lits) puis une trentaine de logements a été suivi par la réduction de l'éclairage public, l'isolation thermique des bâtiments, la production d'eau chaude par capteurs solaires, la collecte des eaux pluviales, tri des déchets, etc. Toutes ces actions ont valu à Tramayes le prix spécial du jury de la Ligue française des énergies renouvelables en 2011 et la Ligue européenne des champions des énergies renouvelables en 2012 (1).

Focus sur le bois

C'est en 2003 que l'équipe municipale, autour de Michel Maya, a commencé à s'intéresser aux énergies renouvelables. Ce professeur enseignant la mécanique des médias continus au centre d'étude et de recherche de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers de Cluny, maire de Tramayes depuis 1995, prend conscience de la nécessité de réduire la consommation de pétrole de la ville, donc de diversifier son énergie. Profitant de sa proximité avec de grandes forêts, la commune souhaiterait opter pour le chauffage au bois, mais l'installation est coûteuse (1 million d'euros) et sa rentabilité incertaine. Pour apprécier la pertinence économique de cette option, elle s'entoure de partenaires plus expérimentés, comme l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), le Conseil Régional de Bourgogne et le Conseil Général, et lance une étude prospective. Cela démontre la rentabilité de la chaudière à bois dans un périmètre impliquant la mairie, mais aussi l'hôpital, l'école maternelle, la salle des fêtes et la zone sportive.

À l'époque, tous ces bâtiments étaient chauffés au mazout, dont ils brûlaient 110 000 litres chaque année, avec un fort impact écologique et un coût important pour la municipalité. Reste à convaincre les contribuables que cet investissement ne les pénalisera pas. Cependant, si les subventions des partenaires financiers de la commune couvrent
54% du coût des travaux, 500 000 euros restent à trouver. Après trois ans de réflexion, la commune opte pour une opération gérée comme un «budget annexe indépendant», un système de régulation qui lui permet d'emprunter la somme nécessaire aux travaux sans compromettre le budget communal, comme toute autre entreprise. privé.

Un système local qui profite à tous

La chaudière au bois a été mise en service en 2006. D'une puissance de 1,2 mégawatt, elle dessert dans un premier temps exclusivement les bâtiments municipaux situés dans le «périmètre de rentabilité». Mais, petit à petit, les habitants proches du réseau se montrent
intéressés par le système, et la municipalité leur offre la possibilité d'être connectés. Seuls les ménages connectés sont concernés et leur participation permet de financer les emprunts publics. L'idée est d'assumer uniquement le coût des travaux
à ceux qui en profitent pour ne pas susciter d’hostilité parmi le reste de la population. Innover, oui, mais sans augmenter les taxes locales ou
mettre une pression sur le budget d'une population rurale qui ne monte pas l'or.

Dans un souci de cohérence et d'économie,
l'alimentation de la chaudière sera locale. Les copeaux proviennent de déchets de scierie
voisin et une entreprise de menuiserie. Ils
parcourir un maximum de 6 kilomètres. Le système est gagnant-gagnant puisque les déchets de bois utilisés par la chaudière étaient auparavant
transporté des centaines de kilomètres pour le traitement ou le brûlage, à un coût important pour les charpentiers souhaitant s'en débarrasser.

Le système est également économiquement avantageux. L'hôpital, par exemple, le plus gros utilisateur de la chaudière au bois (qui fournit 80% de l'eau chaude sanitaire), économise 15 000 à 20 000 euros de fioul par an. Avec en prime un approvisionnement plus simple et "plus propre". Et les autres établissements
connectés ensemble permettent d'économiser près de 10 000 euros de fioul.

Compte tenu de ces économies, du faible coût d'achat des copeaux de bois et de la stabilité des prix, le retour sur investissement de la chaudière est de huit ans. Concernant l'inflation tarifaire
autres carburants, la stratégie est donc intéressante. Bien sûr, comme pour toute innovation technologique, la chaudière nécessite un suivi technique de la part de l'équipe municipale, qui efface quelques pannes mineures toutes les deux semaines, et des pannes plus graves toutes les deux
mois, et doit financer une opération de maintenance tous les cinq ou six ans.

En 2010, une extension du réseau de chaleur a permis de relier la bibliothèque, la poste et l'école
élémentaire. Comme les nouvelles canalisations traversent également le centre du village, la commune propose aux familles situées à proximité du
nouveau réseau pour en bénéficier. La décision de
le raccordement d'un logement privé est pris après étude d'un ratio distance / consommation / an, l'opération n'étant rentable que si le coût de
le raccordement correspond à une consommation suffisamment élevée du ménage demandeur. En 2013, une trentaine de logements ont ainsi été raccordés au réseau de chaleur de la chaudière bois.

Eco-construction et éco-citoyenneté

Deuxième axe de la politique de transition énergétique de Tramayes: l'éco-construction. L'équipe municipale lance plusieurs projets: l'isolation extérieure de la salle des fêtes, la rénovation de l'hôpital et un projet de réhabilitation de neuf logements avec des niveaux de performance
niveaux d'énergie élevés dans l'ancienne gendarmerie. L'ensemble sera alimenté par une nouvelle chaudière à bois. Un éco-quartier, «Les Écorces», a été créé en 2011 avec des niveaux d'isolation élevés, générant immédiatement d'importantes économies de chauffage. Situé dans le périmètre de la chaudière à bois
«historiques», les soixante logements de l'éco-quartier sont connectés au réseau. La commune a prévu une exonération de la taxe foncière (partie communale) de 50% sur une période de cinq ans pour les constructions neuves au standard BBC.

Les habitants sont fiers de l'image positive que la commune donne à ces projets, et de leur
la conscience écologique se répand progressivement dans tous les domaines de la vie quotidienne. Ainsi, après l'urbanisme et l'énergie, la commune a travaillé sur les économies d'eau: trois bacs de récupération des eaux pluviales d'une capacité de 8000 litres
chacun était installé pour arroser les fleurs de la ville. Ensuite, concentrez-vous sur la réduction
gaspillage alimentaire: Tramayes a mis en place une opération de communication (2) pour apprendre aux habitants à cuisiner les restes.

Le ciel étoilé retrouvé

Tramayes est également l'une des premières villes françaises à oser éteindre les lampadaires la nuit. Conseillé par l'Association nationale pour la protection du ciel nocturne et de l'environnement (ANPCEN), qui met en garde contre les impacts négatifs de l'éclairage extérieur pour la consommation
énergie, flore et faune ou notre santé, la commune décide d'agir. En 2009, les lampadaires ont été éteints entre minuit et 5 heures du matin.En 2011, l'arrêt a été prolongé jusqu'à 5 h 45. Les gains énergétiques sont immédiats: la consommation électrique de la ville diminue de moitié, ce qui signifie des économies de
50 000 kWh par an. En plus de ce choix, à partir de 2012, les 50 000 kWh restants sont produits par les Tramayons ayant installé des panneaux photovoltaïques sur leurs toits. Enfin, les lampadaires sont équipés d'ampoules basse consommation, allant de 125 watts à 70 watts.

Cependant, cette politique est parfois difficile à expliquer. «Il nous a fallu deux ans pour faire accepter ce choix par les habitants», précise Michel Maya. Et certains ajustements ont dû être faits, comme l'installation d'un projecteur près du
parking de la salle des fêtes, où les gens circulent bien après minuit.
Donner des idées aux autres

Le temps est un facteur fondamental dans la mise en œuvre de cette politique de transition énergétique. Les choix mûrement réfléchis résultent d'études approfondies et sont ensuite patiemment présentés aux résidents lors de réunions publiques. Une approche qui ne semble pas décourager
habitants, puisque le maire a été réélu pour une
troisième mandat lors de la mise en œuvre de
ces actions.

Cette démarche séduit également d'autres communes, et Michel Maya est souvent appelé à témoigner de son expérience. Lors de ses conférences, il n'esquive pas les questions qui agacent. Une chaudière au bois ne pollue-t-elle pas la planète? Réponse: "Pas plus de deux cheminées ouvertes!" Connaissez-vous une méthode de chauffage sans impact sur l'environnement? Répond à
les meilleurs kWh sont ceux que vous ne consommez pas! "

Le réseau des territoires à énergie positive

Fort de son expérience, Tramayes est devenu l'emblème des Territoires à Énergie Positive (Tepos). Ce réseau, créé en Bretagne en juin 2011 à l'occasion de l'inauguration de l'unité de méthanisation de la communauté de communes de Mené, rassemble les territoires (principalement ruraux) engagés dans une politique de sobriété et d'efficacité
l'énergie, dans l'esprit de la politique NegaWatt. L'idée est d'en faire assez
économies d'énergie afin que les besoins soient satisfaits par des énergies renouvelables produites localement. L'élément déclencheur de la création de ce réseau a été le Comité de Liaison Energies Renouvelables (Cler), un réseau pour la transition énergétique, qui continue de participer activement à sa coordination. Et la municipalité soutient également
opérations locales d'énergies renouvelables, cofinancées par les citoyens.

Récupérez votre consommation

L'expérience Tramayes est une bonne illustration de la nouvelle problématique énergétique: aider les habitants à
se réapproprier leur consommation et leur production d'énergie, qui n'est plus considérée
ressource distante, chère et virtuelle, mais en tant que ressource locale, concrète et plus économique. Bois de leur forêt, électricité produite sur le
le toit de l & # 39; école de leurs enfants ou l & # 39; éolienne dans le jardin: toutes les ressources visibles et légitimes dans le contexte actuel de hausse des prix
combustibles fossiles. Et une bonne occasion de comprendre l'impact réel de leurs modes de consommation.

Ils l'ont fait et ça marche! Comment l'écologie change déjà la France

Pascale d´Erm, éd. Les petits matins, 2014,
174 pages, 12 €, disponible en librairie.

Dans cet ouvrage, Pascale d´Erm présente quatorze cas concrets de mise en œuvre locale de la transition écologique, autour de quatre enjeux majeurs: susciter la créativité collective; la récupération des problèmes de gestion de l'énergie et des déchets; promouvoir le développement de l'économie sociale et solidaire; réunifier la société.

L'auteur présente de manière très concrète toute une variété d'initiatives, portées par des citoyens et / ou des élus locaux, et qui constituent de véritables laboratoires de transition, et peuvent constituer des sources d'inspiration ou des modèles à utiliser à plus grande échelle. Économie d'énergie, énergies renouvelables, association des habitants aux politiques locales, «écologie industrielle», alimentation biologique, solidarité sociale et intergénérationnelle… autant d'aspects mis en évidence dans telle ou telle expérience.

Une lecture enrichissante et positive!