La nécessaire adaptation des énergies renouvelables au changement climatique
Par A.B., 18 février 2020
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Une équipe de chercheurs de l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne a développé une méthode de simulation pour réduire l'impact des incertitudes climatiques sur le secteur de l'énergie et garantir le fonctionnement des installations lors de phénomènes climatiques extrêmes.
Dans cinquante ans, les phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique, tels que les sécheresses sévères, les radiations solaires intenses, les tempêtes ou même le froid, pourraient devenir plus fréquents. Ces situations climatiques influenceront alors la demande d'énergie et la résilience des systèmes d'approvisionnement énergétique. "Au cours de nos recherches, nous avons constaté que les systèmes énergétiques conçus et envisagés jusqu'à présent sont très sensibles aux événements météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur ou les tempêtes. Ils sont sévèrement testés par le climat. Nous avons également constaté que la variabilité du climat entraînera de grandes fluctuations dans l'énergie renouvelable injectée dans les réseaux ainsi que la demande d'énergie. Il sera donc difficile de faire correspondre la demande d'énergie avec la production d'énergie renouvelable ", a déclaré Dasun Perera du Laboratoire d'énergie solaire et physique du bâtiment (Leso- PB) à l'EPFL.
"Tout le monde parle du secteur de l'énergie et de son impact sur le changement climatique. Mais personne n'essaye de lier ces deux aspects ensemble. Les climatologues se concentrent sur le changement climatique, tandis que les experts en énergie se concentrent sur les systèmes énergétiques ou les réseaux de distribution. Avec la fréquence des phénomènes climatiques extraordinaires des événements intensifiant et perturbant gravement les systèmes énergétiques, nous avons estimé qu'il était important de lier ces deux aspects ", a expliqué le chercheur.
La Suède comme modèle
Pour clarifier la question, ces scientifiques ont développé une méthode de simulation robuste et stochastique prenant en compte les variations climatiques standards et les phénomènes extrêmes. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans Nature Energy. Trente villes suédoises, du nord au sud du territoire, ont servi de terrain d'expérimentation, appliquant treize scénarios possibles de changement climatique. Les résultats montrent que le stock actuel de bâtiments résidentiels en Suède pourrait connaître, dans des conditions extrêmes, une demande horaire de chauffage de 50 à 400% supérieure aux valeurs moyennes calculées sur vingt ans.
Preuve que "si rien n'est fait aujourd'hui, il y aura certainement un écart entre la demande et ce que les systèmes énergétiques peuvent produire", pointe Jean-Louis Scartezzini, directeur du LESO-PB, avec le risque de pannes partielles ou d'approvisionnement énergétique Conseil Chauffage. Des conséquences qui pourraient être coûteuses pour les villes et les zones urbaines, selon les chercheurs, car ces régions accueillent 3,5 milliards de personnes dans le monde, qui consomment les deux tiers de l'énergie primaire et rejettent 70% des émissions de gaz à effet de serre.
Panneaux solaires recouverts de glace © Pixabay