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La filière bois de bocage interpelle les collectivités

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La filière bois de bocage interpelle les collectivités

SCIC Argoat Énergie, Pays de Pontivy, fournit à certaines chaudières communautaires des copeaux de bois provenant des haies des fermes locales. Pas assez selon ses responsables.

Deux mille tonnes de plaquettes livrées chaque année; six mille espérés en 2013 lors de la création de SCIC. Le compte n'est pas là. Ses dirigeants veulent convaincre les élus locaux et les dirigeants communautaires de l'intérêt d'utiliser du bois de haies pour alimenter leurs chaudières. Le jeu n'est pas gagné, même en cette période préélectorale où tous les candidats promettent «vert» et à l'aube du développement des PCAET (Climate Air Energy Territory Plans). Les communautés préfèrent d'autres énergies non renouvelables, comme le gaz. Lorsqu'ils sont équipés de chaudières à copeaux de bois, ils s'approvisionnent au prix le moins cher, souvent hors Bretagne, sans aucune traçabilité.

"Nous sommes un peu plus chers", admet Gaëtan Le Seyec, co-gérant de l'entreprise. Environ 15% de plus. "Mais quand on pense que les chaudières sont subventionnées par les pouvoirs publics …". Le lycée Guer vient de décliner l'offre de SCIC Argoat Énergie. L'hôpital de Pontivy a refusé de renouveler son approvisionnement local, pour seulement 10% de ses besoins. "Cependant, nous avons à proximité du matériel qui peut bénéficier à l'économie du territoire. Les agriculteurs seraient en mesure de répondre plus facilement aux programmes de plantation s'ils étaient ensuite valorisés, grâce à des débouchés sûrs."

Économies de 10 000 € par an à Kerlebost

Les exemples de chaudières à bois performantes ne manquent pas, contrairement à une idée trop répandue. Dans les fermes et dans les communautés. «Questembert nous achète 500 tonnes par an pour chauffer sa piscine. Et ça marche très bien. »Le lycée Kerlebost a mis en place son système de chauffage au propane et a investi dans une chaudière à bois il y a quelques années. "Les 13 kilomètres de haies de la ferme (144 hectares) suffisent à couvrir nos besoins", a expliqué Alain Le Gall, directeur. 60 tonnes de plaquettes sèches chaque année, qui sont déchiquetées et stockées sur des plateformes SCIC. "Cela représente une économie de chauffage de 10 000 € par an". Le système sert également de support pédagogique aux lycéens.