fbpx

France – Monde | Les militaires engagés (aussi) dans la transition écologique

By

France – Monde | Les militaires engagés (aussi) dans la transition écologique

Bien que leur statut soit spécial dans certains cas (pas de droit de grève par exemple), l'armée ne vit pas dans le vide. Et donc ne dérogent pas à la règle sur l'un des grands thèmes sociétaux d'aujourd'hui: l'écologie. Le ministère de la Défense prend en effet la question en armes depuis quelques années, et a d'ailleurs publié, en 2012, son premier bilan carbone® (Émissions de gaz à effet de serre en 2010).

Quels sont les objectifs environnementaux fixés localement dans le plan «Base de défense durable»? Quelles mesures ont déjà été prises, quels projets envisager? Eléments de réponses avec le colonel Frédéric-Guillaume Ohrenstein, commandant de la base de défense de Nancy, qui représente 20 formations et quelque 5 500 personnes en Meurthe-et-Moselle.

État des lieux

Composée de 83 emprises dans le département, la base de défense dispose de 46 hectares de bâtiments, dont 32 à chauffer "via un mix énergétique". Sans oublier le nettoyage à assurer dans les locaux, les bouches à nourrir (la base est la 2e employeur du département) ou des espaces verts à entretenir. "Énergie, transports, alimentation: tous ces enjeux représentent nécessairement des enjeux environnementaux et économiques majeurs. La moitié du budget de 7 millions d'euros consacré aux infrastructures est consacrée à l'énergie, l'autre aux petits travaux."

En termes de mobilité, la base compte quelque 300 véhicules «blancs» (par opposition aux véhicules «verts», comme les camions et les équipements lourds). Une flotte de voitures et de services publics, dont les plus anciens fonctionnent au diesel. "Nous avons quelques voitures électriques et nos bornes de recharge, et vu les progrès en termes d'autonomie, nous envisageons la possibilité d'en acquérir d'autres. D'autant plus que la taxe carbone arrive."

Buts

"Il s'agit de transformer progressivement notre outil de travail au profit des forces armées, tout en maîtrisant les coûts", résume le colonel Ohrenstein. «Par exemple, avant de penser à renouveler le parc automobile avec des véhicules électriques, nous devons amortir ceux que nous avons actuellement. Pour les grands projets, notamment concernant les bâtiments, nous travaillons en étroite collaboration avec les collectivités locales et la préfecture. Dernier exemple en date: la caserne Thiry à Nancy, qui se prépare à un grand chantier de rénovation.

Mesures et projets

Outre le «Contrat de performance énergétique» spécifique à la base aérienne de Nancy-Ochey (voir ailleurs), diverses mesures sont appliquées sur l'ensemble des sites. «Lorsque c'est possible, on passe au chauffage urbain; c'est particulièrement en cours pour la 53e RT de Lunéville. Pour l'eau, on est en train de monter des ballons thermodynamiques au plus près des douches, et des relevés à distance, des capteurs détectant les fuites sur le réseau. "

En matière de restauration collective, "la part des produits bio se situe entre 10% et 20%, mais il faut l'augmenter; des progrès sont également en cours sur le tri des déchets et sur les déchets alimentaires".

Côté énergie, alors que le plan interministériel "Place au soleil" vise à augmenter la production d'énergie solaire électrique, des "expérimentations" sont prévues sur les toits de la caserne de Nancy, où des panneaux solaires devraient avoir lieu pour les premiers essais. "Et nous encourageons le covoiturage et le télétravail pour les civils", a déclaré le colonel.