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[EN IMAGES] Voici neuf activités ou traditions liées au printemps au Québec

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[EN IMAGES] Voici neuf activités ou traditions liées au printemps au Québec

Le printemps est une saison très attendue, même par les plus amoureux de l'hiver. Il apporte également sa part de métiers qui lui sont particulièrement associés. Voici quelques vieux métiers et traditions solidement ancrés dans les us et coutumes des Québécois au printemps.

1) L'heure des sucres

Installation de transformation de l'eau en sucre d'érable, vers 1900.

BAnQ Québec (P560, S1, P157). Photographe non identifié

Installation de transformation de l'eau en sucre d'érable, vers 1900.

Dès le début de la colonie, les Premières Nations ont introduit la sève sucrée de l'érable aux Français. Petit à petit, nous le récoltons et le transformons en sucre d'érable, car c'est la meilleure façon de conserver ce produit à l'époque.

Au départ, les techniques sont rudimentaires. Les torches et les chaudières sont en bois. L'eau est collectée dans la chaudière, en passant par chaque encoche, d'où l'expression «faire couler les érables». Le sucrier utilise un chaudron pour faire bouillir l'eau recueillie. Plus tard, nous utilisons deux pots ou bassins, communément appelés «pannes», installés sur un feu rudimentaire. L'utilisation de feux à plusieurs bassins est devenue la norme vers les années 1940.

Visite des érables de l'érablière (vers 1930).

BAnQ Québec (P428, S3, SS1, D19, P26). Photo Chemin de fer national du Canada

Visite des érables de l'érablière (vers 1930).

Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle pour que la cabane, lieu de rassemblement de la famille et des amis, devienne un lieu permanent. Les cabanes à sucre d'aujourd'hui, avec leurs tubulures, pompes et autres équipements sont certes plus efficaces, mais elles ont perdu leur charme d'antan.

2) bois flottant

La John Breakey Company est en plein essor à Breakeyville, en 1942.

BAnQ Québec (E6, S7, SS1, P9674). Photo J. W. Michaud

La John Breakey Company est en plein essor à Breakeyville, en 1942.

L'imaginaire collectif associe le bois flottant à des régions fortement boisées comme la Mauricie et l'Outaouais. Cependant, cette activité s'est déroulée sur plusieurs rivières de la grande région de Québec. Par exemple, les rivières Etchemin, Chaudière et Sud, dans la Chaudière-Appalaches, les rivières Sainte-Anne et Jacques-Cartier, à Portneuf, ainsi que la rivière Malbaie, dans Charlevoix, ont été utilisées pour le flottage du bois.

Le bois coupé dans les camps d'hiver est transporté et accumulé sur les lacs ou près des rivières. Au printemps, lorsque la glace a fondu, il y a suffisamment d'eau dans la rivière pour permettre aux billes de s'écouler vers leur destination: le moulin.

Parfois, les bûches peuvent s'accumuler dans les embâcles ou s'échouer en cours de route. Ce sont les bûcherons, debout sur les balles, qui les libèrent à l'aide d'un tourne-balles et d'un crochet. C'est un travail éreintant et risqué. Se déplacer sur du bois flotté, sur des cours d'eau rapides, demande une grande agilité.

Le flottement ayant une forte empreinte environnementale, il a été progressivement mis fin sur les rivières du Québec en raison de l'arrivée du transport par train et camion. La rivière Saint-Maurice est la dernière sur laquelle flottait; il a pris fin dans les années 1990.

3) Nettoyage de printemps

Maisons du quartier Saint-Sauveur, mai 1976.

BAnQ Québec (E10, S44, SS1, D76-148, PC6). Photo R. L.

Maisons du quartier Saint-Sauveur, mai 1976.

Le chauffage au bois ou au charbon a laissé des traces de suie dans les maisons de nos ancêtres. C'est pour les déloger que la corvée du ménage de printemps fait partie du cycle des travaux ménagers des femmes du ménage.

Ils se chargent de nettoyer toute la maison, y compris les placards, les penderies et autres espaces de rangement, ainsi que leur contenu.

Ligue antituberculeuse du Québec à Sainte-Claire d'Assise, chemin des Quatre-Bourgeois, la femme au foyer, 1952.

BAnQ Québec (E6, S7, SS1, P92520). Photo Neuville Bazin

Ligue antituberculeuse du Québec à Sainte-Claire d'Assise, chemin des Quatre-Bourgeois, la femme au foyer, 1952.

La literie, les tapis, les rideaux et les vêtements en laine sont également lavés ou battus à l'extérieur pour les dépoussiérer en fonction de la fibre qui les constitue. On voit alors les cordes à linge se remplir quotidiennement.

Dans les maisons avec une cuisine d'été, c'est à ce moment que tout le nécessaire pour fonctionner pendant la saison chaude y est déplacé. Cela évite d'utiliser le poêle à bois dans le corps principal de la maison pour la garder plus fraîche. Enfin, nous en profitons également pour installer des moustiquaires dans les fenêtres.

4) Déboisement

Abattis à Sainte-Catherine, comté de Portneuf, 1948.

BAnQ Québec (E6, S7, SS1, P67393). Photo Gérard Paquet

Abattis à Sainte-Catherine, comté de Portneuf, 1948.

Les travaux de défrichement sont effectués principalement au printemps. Ces travaux s'étalent sur plusieurs années sur un même terrain.

Lorsque la neige fond, le bois abattu pendant l'hiver et impropre à d'autres usages est entassé et brûlé. C'est une opération assez périlleuse. La perte de contrôle d'un incendie s'est produite si rapidement. Quant aux souches, elles ne brûlent pas. Il faut donc attendre qu'ils pourrissent, sinon il faut les arracher. Cette dernière option est moins utilisée car elle nécessite plus d'outils et d'efforts.

Le premier semis se fait directement sur le site brûlé. Le colon utilise une pioche pour faire un trou et semer les graines. Il faut trois à quatre ans avant de pouvoir faire le premier labour, afin de laisser le temps aux racines de se décomposer. Ce n'est qu'après une dizaine d'années qu'une parcelle de terrain défrichée atteint son plein potentiel d'exploitation, alors que la terre a été ameublie, déracinée, drainée ou irriguée, selon le cas.

5) Graines

Herse à Saint-Michel dans le comté de Bellechasse, 1950.

BAnQ Québec (E6, S7, SS1, P76825). Photo J. W. Michaud

Herse à Saint-Michel dans le comté de Bellechasse, 1950.

Aujourd'hui, le labour se fait plus généralement à l'automne. Cependant, ce n'était pas le cas pour nos ancêtres. C'est plutôt au printemps qu'ils attelaient la charrue aux chevaux ou plus souvent aux bœufs pour retourner la terre sur laquelle le fumier était fraîchement épandu.

Dès que vous vous éloignez de la vallée du Saint-Laurent, le ramassage de pierres est beaucoup plus fréquent. Dans la plupart des cas, ce travail éreintant doit être fait avant même de travailler la terre. Cela ramène des souvenirs douloureux aux personnes qui ont dû passer par ce travail nécessaire et monotone!

La prochaine étape est le hersage, qui ameublit le sol. Cette étape est devenue de plus en plus courante avec l'amélioration des pratiques culturelles au début du XXe siècle.e siècle.

Enfin, le grain est semé. Au départ, l'agriculteur a diffusé des graines qui avaient été récoltées l'automne précédent. Petit à petit, il peut investir dans l'achat d'un semoir et suivre les conseils d'agronomes du gouvernement pour obtenir des semences certifiées.

6) Entretien des clôtures, fossés et bâtiments

Clôture temporaire chez Adrien Dumas à Saint-Côme dans le comté de Beauce, 1943.

BAnQ Québec (E6, S7, SS1, P16045). Photo Donat C. Noiseux

Clôture temporaire chez Adrien Dumas à Saint-Côme dans le comté de Beauce, 1943.

Traditionnellement, les travaux d'entretien des clôtures, des fossés et des bâtiments sont effectués au printemps. Le climat rigoureux et l'utilisation de matériaux putrescibles nécessitent des soins appropriés pour éviter une détérioration trop rapide.

Avant d'envoyer les animaux au pâturage, il faut s'assurer qu'ils y resteront et que les animaux du voisin ne viendront pas goûter les fourrages qui commencent à pousser. Le fermier marche ensuite autour de ses clôtures. Il s'assure que chacun des piquets est solide, car sous l'action du gel et du dégel, ils peuvent sortir du sol. Il remplace alors les piquets pourris ou les sections de broches cassées.

Il est maintenant temps d'inspecter les fossés. Les débris accumulés dans la fonte des neiges en sont enlevés. Il est également important de s'assurer qu'ils permettent encore un bon drainage du sol et que les ponceaux sont encore solides.

Les toits endommagés doivent être réparés et les vitres cassées remplacées. Lorsque les animaux sont au pâturage, nous en profitons pour apporter des améliorations à la grange, avant que les cultures ne prennent tout le temps libre de l'agriculteur.

7) La naissance des animaux

Yorkshire truie et ses porcelets, chez Émile Gauthier à Pont-Rouge dans le comté de Portneuf, 1953.

BAnQ Québec (E6, S7, SS1, P97237). Photo Omer Beaudoin

Yorkshire truie et ses porcelets, chez Émile Gauthier à Pont-Rouge dans le comté de Portneuf, 1953.

Outre les différents métiers des champs et des bâtiments, le printemps est la saison où les vaches, les truies, les juments et les moutons donnent naissance à leurs petits. Aujourd'hui, les naissances sont désaisonnalisées. Les animaux sont généralement capables d'accoucher sans assistance, mais les éleveurs préfèrent regarder pour s'assurer que tout se passe bien. En cas de difficultés, ils peuvent intervenir de cette manière.

Dans les jours précédant l'arrivée du nouveau-né, les femelles sont placées dans une section plus calme et plus chaude de la grange. On a pris soin de bien nettoyer cet espace et de le mettre dans de la paille fraîche pour assurer le confort des animaux et éviter la transmission de maladies.

Dans les jours qui suivent l'accouchement, le producteur surveille la santé de la mère et des nourrissons. Il veille à donner à la mère une alimentation adaptée et de bonne qualité. Dès que le temps le permet, les animaux vont au pâturage.

8) Le lancement des goélettes

Réparations de la goélette Mont Notre-Dame avant la mise à l'eau au printemps. Chantier naval de Charlevoix à Saint-Joseph-de-la-Rive, 1957.

BAnQ Québec (E6, S7, SS1, P361.2-57H). Photo Michel Vergnes

Réparations de la goélette Mont Notre-Dame avant la mise à l'eau au printemps. Chantier naval de Charlevoix à Saint-Joseph-de-la-Rive, 1957.

Au printemps, il faut aussi mettre les goélettes à l'eau. Autrefois très présentes sur le fleuve Saint-Laurent, les goélettes étaient utilisées pour le cabotage, c'est-à-dire le transport local de marchandises diverses.

Lors des marées printanières de l'automne, ils sont progressivement placés en cale sèche dans de petits chantiers navals. Cela évite les dommages causés par les tempêtes ou une montée soudaine de l'eau des rivières.

Lorsque le printemps chaud revient, les sites d'hivernage s'animent avec le bruit des charpentiers, des calfeutrants et des ouvriers occupés à les réparer et les peindre. Nous attendons avec impatience la grande marée blanche, c'est-à-dire la première grande marée d'avril.

Cette marée dure deux ou trois jours. Cela dure deux heures, deux fois par jour. Toutes les deux heures, deux goélettes peuvent être mises à l'eau. C'est un travail qui demande de la patience, de la force et de la rigueur.

9) semer et préparer le potager

Femme dans son jardin, 1952.

BAnQ Québec (E6, S7, SS7, P93734). Photographe non identifié.

Femme dans son jardin, 1952.

Vous pouvez prévoir un potager luxuriant qui pourra nourrir toute la famille. Vous devez obtenir les graines des légumes que vous souhaitez faire pousser, si vous ne les avez pas produites vous-même. Certains plants ont commencé à l'intérieur, principalement des tomates.

Nous devons également préparer la terre. Nous le fertilisons avec du fumier, nous le creusons et nous nivelons le sol.

Les légumes et herbes qui ne craignent pas le gel sont semés à partir de mai: carottes, pommes de terre, panais, chou, rutabagas, navets, pois, oignons, poireaux, persil, sarriette, laitue. Il faut attendre que le risque de gel soit passé avant de semer des concombres, des potirons, du céleri et des haricots. Les plants de tomates sont plantés après une période d'acclimatation à l'extérieur.

Des plantations successives sont faites à environ trois semaines d'intervalle jusqu'à la mi-juillet pour assurer un approvisionnement constant en quelques légumes pendant les mois d'été, et pouvoir mettre en conserve pour l'hiver.

Les femmes embellissent la façade de la maison en plantant des bulbes de glaïeuls et de dahlias, qui fleurissent à la fin de l'été.

Un texte d'Annie Labrecque, Bibliothèque nationale et Archives nationales du Québec

  • Vous pouvez consulter la page Facebook de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) en cliquant sur ici, et son site Web en visitant ici.
  • Vous pouvez également lire nos textes produits par la Société historique de Québec en cliquant sur ici.

Les références

  • BEAUDOIN, André. "La journalisation au XIXe siècle – Une période très fertile, un aperçu trop court », Au cours des années, automne 2001, p. 4-9.
  • BOUCHARD, Gérard. "L'agriculture saguenéenne entre 1840 et 1950 – L'évolution de la technologie", Revue d'histoire franco-américaine, vol. 43, no 3, hiver 1990, p. 353-380.
  • Cours parascolaires pour les jeunes agricoles, Québec, ministère du Commerce, de l'Industrie et des Affaires municipales; avec la collaboration du Ministère de l'Agriculture, 1930, 280 p.
  • FRANCK, Alain. "Chantiers navals traditionnels – Il y avait de petits bateaux …", Continuité, ne paso 89 (été 2001), p. 37-39.
  • FRÈRES MARISTES, Manuel agricole, Montréal, Librairie Granger Frères, 1942, 614 p.
  • SÉGUIN, Robert Lionel. "Petite et grande histoire de la cabane à sucre", Vie des arts, ne paso 45, hiver 1967, p. 40-45.