Elections décarbonées | Les Echos
Publié le 24 février 2020 à 15 h 25.
Dans quelques semaines, le premier tour des élections municipales aura lieu. Comme toute campagne électorale, c'est traditionnellement le moment des promesses d'un monde meilleur et, aidant le contexte, une partie des candidats & # 39; les engagements seront nécessairement liés à la question du climat.
Que peuvent faire les maires dans ce combat difficile que nous n'avons pas encore vraiment commencé à combattre, si l'on en juge par l'évolution des émissions nationales et importées?
Depuis la décentralisation en 1983, le premier domaine dans lequel les élus locaux disposent d'un large pouvoir de décision est celui de l'urbanisme. L'aménagement du territoire, le nombre de constructions et le mode de construction sont désormais largement sous leur responsabilité.
L'étalement urbain
Ces décisions ont un impact majeur sur les émissions. Premièrement, l'emplacement et le nombre de logements, de magasins et d'activités entraînent un besoin de transport. Ces dernières années, force est de constater que les élus locaux ont plutôt poussé du mauvais côté, en favorisant
l'étalement urbain
et la spécialisation géographique (logement ici, emplois là-bas et routes entre les deux), dont l'exemple le plus emblématique est la prolifération de commerces de banlieue accessibles principalement en voiture.
En matière de mobilité quotidienne, les élus locaux ont également le pouvoir: ils peuvent décider du montant plus ou moins important de la route allouée aux modes "doux" (
zones piétonnes
, pistes cyclables), transports en commun et parking. Et là où vont les voitures et les camions, les limitations de vitesse – et donc la consommation de carburant – sont également de leur ressort.
Compter correctement le carbone
Le maire peut aussi travailler pour le bas carbone en discriminant via ce critère tous les achats de la communauté, de la cantine scolaire au chauffage de la piscine. Mais il faut encore qu'il soit doté d'une compétence pour comprendre le problème à traiter et pour bien compter le carbone, et par expérience rien n'est moins sûr!
En termes d'énergie, ce sont les énergies renouvelables qui peuvent remplacer le pétrole et le gaz qui sont pertinentes (pompe à chaleur, bois de chauffage, biogaz pour le transport). Le vent et le solaire, très souvent invoqués pour revendiquer une "autonomie énergétique" qui est en fait illusoire, n'ont aucun effet pour éviter les émissions: grâce au nucléaire, nos électrons sont déjà bas carbone.
source:, https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/elections-decarbonees-1174294