Coronavirus. Montpellier : l’infirmière « virée de chez elle » déchaine la twittosphère
Le témoignage d'une infirmière, forcée de quitter son domicile sous la menace de ses propriétaires, a déclenché un torrent de réactions sur Internet. Revenons à cette affaire.
C’est un témoignage sanglant. Melina, infirmière à CHU de Montpellier, a dû déplacer son conjoint, sa fille et sa mère âgée de leur Montarnaud car les propriétaires ne toléraient plus leur présence, craignant pour leur santé.
Violence d'actes…
En effet, cette infirmière qui travaille à l'hôpital Lapeyronie, en première ligne, avait décidé de loger ses proches, notamment sa mère, qui vit dans une maison de retraite. Mais les propriétaires du logement de Montarnaud, qui habitent à l'étage, ont poursuivi l'intimidation et les coups, notamment en coupant l'eau chaude et le chauffage, afin de renvoyer la famille.
… Et la violence des mots
Selon l'infirmière, ils sont même allés jusqu'à faire des commentaires complètement insupportables: "Ils m'ont dit: on s'en fout si tu attrapes le virus et tu meurs avec lui. Tant que tu ne meurs pas avec nous ".
Une infirmière chassée de chez elle par un propriétaire inquiet d'attraper le coronavirus témoigne pic.twitter.com/vYWzQbTUap
– BFMTV (@BFMTV) 2 avril 2020
Feu sur le tweetopshere
La jeune femme a fait le tour des téléviseurs et des fréquences FM ce matin, notamment sur Sud Radio et sur BFM TV pour parler de ces terribles actes.
🔴🗣️Mélina, infirmière de #Montpellier propriétaire transfert de logement
"Ils ont coupé l'eau chaude et la chaleur pour nous forcer à partir. C'était intenable"# COVID19france #CareSupport
➡️L'intégralité: https://t.co/3W4KdAV3bq pic.twitter.com/a41lyyXRKQ
– Radio Sud (@SudRadio) 2 avril 2020
Honte, indignation… Ce témoignage a bien sûr éveillé la twittosphère qui oscille entre vengeance populaire et solidarité avec l'infirmière montpelliéraine. Des personnalités publiques comme Christophe Dechavanne ont également réagi.
c'est insupportable de lire ça! Nous n'avons pas de mots pour justifier l'attitude des propriétaires.
– Association nationale de police (officielle) (@AMICALEPN) 2 avril 2020
Mon autre diatribe: une infirmière de Montpellier qui a été expulsée de sa maison par son propriétaire qui avait peur de prendre le # COVID19 . Les conneries n'ont pas de limites. Pendant ce temps, notre soignant est dans la rue. Je fais confiance à la générosité des Français
– Isabelle Jansou #CO #RugbyAddict (@IsabelleJansou) 2 avril 2020
Soit le #procureur de #Montpellier auto-saisir les pratiques illégales de ce propriétaire pour le condamner, ou j'irai là-bas pour gâcher sa vie!
– Filiyack 🌈 (@Filiyack) 1 avril 2020
Des politiciens ont également réagi, comme le député de l'Hérault, Coralie Dubost qui a également exprimé son indignation:
😱 Odieux! 🤬 Mais quel genre d'humain es-tu pour oser chasser la famille d'une infirmière de @CHU_Montpellier qui sauve des vies chaque nuit?!? # Mélina, nous sommes là pour répondre aux besoins de vous et de votre famille. @olivierveran @CCastaner @EPhilippePM @ Prefet34 https://t.co/4FJM7YVMsr
– Coralie Dubost (@CoDubost) 1 avril 2020
La piste de la poudre a traversé les frontières, comme en témoignent certaines réactions de l'étranger, comme ici au Pérou:
Dans todos lados se cuecen hdP:
Boran de su apartamento a confinera, le cortaron el agua caliente y gaz para que vaya. "Notre importa una mierda que muera de coronavirus en tanto no muera en nuestra propiedad"
Montpellier, Francia. https://t.co/0yFl36xsR2– Perra Calata… sin país. (@Perra_Calata) 2 avril 2020
Châtiment populaire
Des pétitions sont également apparues sur le net, pour trouver un logement pour la famille de Mélina ou pour demander que les propriétaires soient jugés.
La frénésie des internautes a atteint son paroxysme sur la page Facebook d'un hebdomadaire local qui a révélé dans les commentaires que les propriétaires & # 39; adresses et leurs numéros de téléphone, laissés sur une annonce de location. Certains encore ce matin ont appelé au harcèlement de ces personnes.
Plainte pénale
Un suivi juridique apaisera-t-il ce tollé populaire? Selon nos informations, la préfecture de l'Hérault a soutenu l'infirmière et une plainte pénale devrait être déposée dans les prochaines heures. Affaire à suivre…
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