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Coronavirus : de l’air pur envahit les grandes villes, on respire bien mieux

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Coronavirus : de l’air pur envahit les grandes villes, on respire bien mieux

Atmo Occitanie, en charge du suivi de la qualité de l'air, a compilé les données de la première semaine de confinement. Avec la constatation évidente d'une baisse de la pollution.

Depuis plus d'une semaine, les mêmes cartes se répètent: sur le siteAtmo Occitanie, association indépendante chargée du suivi et de l'évaluation de la qualité de l'air, le chiffre 4 est affiché dans les treize départements de la région.

Un indice de bonne à très bonne qualité de l'air, basé sur des relevés établis par 46 stations de mesure permanentes. En cette période d'enfermement, un zeste de retraite, voire un second degré, est nécessaire pour lire les conséquences d'un tel indice sur les activités physiques, les loisirs ou les promenades: "Il n'y a pas de recommandations particulières à signaler, vous pouvez en profiter."

Ces conditions n'ont jamais été connues depuis l'existence d'Atmo. Depuis que la voiture existe.

Mais la situation très particulière d'enfermement a évidemment poussé l'organisation à envisager les conséquences à l'échelle régionale, avec des enseignements à tirer quelle que soit la ville envisagée.

Une semaine d'observation, et la comparaison avec les données collectées à la même période en 2017, 2018 et 2019, ont permis de tirer des conclusions claires: "C'est drastique sur l'évolution des concentrations de dioxyde d'azote (*), pas pour les concentrations de particules en suspension (PM10) ni pour les concentrations de particules fines (PM2.5), explique Dominique Tilak, directeur général d'Atmo Occitanie. Pour les particules, l'impact du confinement a été difficile à évaluer en raison des conditions météorologiques particulières. Mais pour le NON2, nous voyons cette chute près des routes principales, et c'est aussi le cas pour ce que nous appelons l'air de fond, celui que nous respirons tous."

Les émissions de NO2 en baisse de 75% le 21 mars

Proche du trafic routier, au cours de la première semaine de confinement, les stations ont permis de constater une baisse des concentrations de dioxyde d'azote dès mardi (- 11%); une baisse confirmée tout au long de la semaine (-39% le mercredi 18 mars, – 58% le jeudi 19 mars, – 70% le vendredi 20 mars) avec une baisse de près de 70% des concentrations de NO2 le week-end.

Même tendance en milieu urbain, ces environnements non exposés à des sources directes de pollution, avec des émissions de NO2 en baisse de 23% le mardi 17 mars, et jusqu'à – 75% le 21 mars. Une situation visible sur le site d'Atmo, avec l'exemple de la gare urbaine de Perpignan; depuis un pic à 50 µg / m3 le 17 mars à 23 h, la concentration de NO2 n'a jamais dépassé 25 µg / m3.

Impacts attendus car le secteur des transports contribue à hauteur de 67% aux émissions régionales d'oxyde d'azote. Face à ces conditions "jamais connu depuis le début d'Atmo", souligne Dominique Tilak – "et depuis que la voiture existe" elle s'amuse – des points hebdomadaires seront gagnés. Sur le NO2, les particules, mais aussi l'ozone. Un suivi à long terme de cette restriction forcée à l'utilisation du transport automobile, à long terme pour apprendre de cet air paisible et épuré, une bonne nouvelle aux regards exceptionnels au cœur de la terrible épidémie.

Le NO2 provient principalement de la combustion de combustibles fossiles (chauffage, production d'électricité, moteurs thermiques pour voitures et bateaux) et de procédés industriels et d'incinération. Gaz irritant pour les bronches, il augmente la fréquence et la gravité des crises chez les asthmatiques, favorise les infections pulmonaires infantiles et participe à l'effet de serre.