Convention citoyenne pour le climat : le passage de 35 à 28 heures rejeté, mais 149 mesures adoptées
VOTE FINAL – Après neuf mois de travail, les 150 Français tirés du Citizens & # 39; La Convention Climat a approuvé 149 des 150 mesures élaborées par chacun des groupes. Emmanuel Macron doit apporter "une première réponse" le 29 juin.
– Caroline Quevrain
Ils sont le fruit de neuf mois de travail intense et sans précédent. Les 150 Français, hommes et femmes tirés au sort l'été dernier pour travailler sur la lutte contre le réchauffement climatique, ont finalement rendu leur exemplaire, qui vient d'être voté en plénière avant d'être transmis à l'exécutif. Il faut dire que la mission de la Convention n'était pas la plus simple: établir une série de mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici 2030, par rapport à 1990, et tout cela "dans un esprit de justice sociale". "Ces mesures sont cohérentes les unes avec les autres, nous ne voulions pas restreindre notre travail", confie à LCI Grégoire Fraty, membre de la Convention.
150 mesures ont ainsi été débattues du vendredi 19 au dimanche 21 juin par les 150 membres réunis au Conseil économique, social et environnemental, une première depuis l'épidémie. Et 149 ont été approuvés à la majorité lors de cette septième et dernière session. La proposition rejetée par 65% des voix visait à réduire le temps de travail hebdomadaire de 35h à 28h, avec un salaire inchangé.
La révision de la Constitution déjà votée
Avant d'être votées par la Convention dans son ensemble, ces mesures ont été discutées puis amendées par chaque groupe de travail (déplacements, hébergement, alimentation, production et travail), mais certaines sont plus transversales. En particulier ceux qui visent à réviser la Constitution, sur laquelle les 150 veulent un référendum. L'un a proposé d'ajouter un nouveau paragraphe à son préambule, "préservation de l'environnement, patrimoine commun de l'humanité", tandis qu'un autre vise à intégrer un troisième paragraphe dans son article 1: "La République garantit la préservation de la biodiversité et de l'environnement et lutte contre le changement climatique".
Parmi les mesures phares du groupe "logement", on retrouve l'interdiction du chauffage des terrasses de cafés, le changement des chaudières fioul et charbon d'ici 2030 dans les bâtiments neufs et rénovés, ou l'interdiction de l'artificialisation des terrains tant que les friches industrielles, artisanales ou industrielles sont possibles. Le groupe propose également l'obligation pour les propriétaires d'isoler thermiquement les logements, une mesure qui aurait été susceptible de faire l'objet d'un référendum, a suggéré le chef de l'Etat mercredi 17 juin. à la presse. Sauf que la Convention n'a pas souhaité consulter les Français sur cette question.
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Renégociation de l'AECG et crime d'écocide
Le groupe "manger", lui, propose de passer à un choix végétarien quotidien en libre-service à partir de 2022, de réduire l'usage des pesticides en interdisant notamment les pesticides les plus nuisibles à l'environnement en 2035, d'intégrer l'enseignement de l'agroécologie dans les programmes scolaires, ou de taxer des produits ultra-transformés à forte empreinte carbone. Parmi les mesures les plus ambitieuses, on peut citer la renégociation de l'AECG au niveau européen pour intégrer les objectifs de l'Accord de Paris, ou l'adoption d'une loi criminalisant le crime d'écocide que la Convention souhaitait soumettre. au référendum.
Les propositions du groupe "utilisation" ils couvrent également un large éventail, de l'information des consommateurs aux règles en matière de publicité. Il propose d'afficher l'empreinte carbone des produits sur les emballages, d'interdire la publicité des produits les plus polluants, d'obliger la publicité à envoyer des messages les incitant à consommer moins, mais aussi d'introduire progressivement un système de dépôt en verre, qui sera généralisée d'ici 2025.
Des mesures fortes sur la mobilité
Le groupe "bouge toi", il avait pour tâche de s'attaquer au secteur hautement polluant du trafic routier et aérien. Et pour réconcilier ses propositions avec ce fameux "esprit de justice sociale": on se souvient du vif débat autour de la taxe carbone et du mouvement des gilets jaunes qui s'en est suivi. Parmi les mesures initiées par le groupe, on trouve l'interdiction des véhicules les plus polluants du centre-ville, la limitation de vitesse sur l'autoroute à 110 km / h, l'interdiction à partir de 2025 de la commercialisation de nouveaux véhicules à forte émission de gaz à effet de serre. Sur l'aviation, le groupe propose des mesures fortes: supprimer les vols intérieurs d'ici 2025, voire interdire la construction de nouveaux aéroports.
Le dernier groupe de travail s'est concentré sur le thème "produire et travailler", y intégrant trop de questions liées à la transition écologique. Parmi ses propositions phares, on peut retenir le recyclage obligatoire de tous les plastiques, l'élimination de tous les plastiques à usage unique à partir de 2023, ainsi que la création de tribunaux départementaux de l'environnement.
"Le 150" pour continuer le combat
Il n'en demeure pas moins que le sort de ces propositions n'est pas clair. S'il appartient aux citoyens de décider ce week-end de la forme donnée à leurs mesures (loi, règlement ou référendum), une fois votés et rendus, ils n'ont aucune certitude quant à leur reprise par l'exécutif. Lors de sa visite à la Convention en janvier dernier, le chef de l'Etat a promis aux 150 de reprendre "sans filtre" certaines des étapes finales. Vendredi, à l’ouverture de la session finale, il s’est également engagé à leur revenir le lendemain des élections municipales, le 29 juin, pour leur "une première réponse". Grégoire, il "veux y croire".
Dans l'intervalle, les 150 ont rempli la mission confiée par l'exécutif mais n'ont pas l'intention de s'arrêter là. Avec leur association "Le 150" nouvellement créés, les quelque 120 citoyens déjà inscrits entendent, dès la clôture de la convention, continuer à défendre leurs propositions, "La convention est là pour produire des mesures, mais nous n'avons pas de mandat pour les défendre", explique Grégoire. "Maintenant que nous avons produit quelque chose, nous ne voulons pas nous arrêter si près de l'objectif."