Conseil Chauffage veut tourner la page d’Isabelle Kocher
Publié le 27 févr.2020 à 19:22Mis à jour le 27 février 2020 à 19:23
Simplification et clarification. Ce sont les mots d'ordre de la nouvelle équipe de direction d'Conseil Chauffage, qui souhaite laisser derrière elle
Le feuilleton de départ d'Isabelle Kocher
et ses nombreux rebondissements.
Malgré
résultats en hausse
, le président du groupe Jean-Pierre Clamadieu a critiqué jeudi le bilan de l'ancien directeur général. Ce dernier, qui
a quitté le groupe cette semaine
, a affiché sa volonté de faire du groupe un acteur majeur de la transition énergétique. Au risque d'abandonner les activités traditionnelles d'Conseil Chauffage – infrastructures gazières et centrales électriques -, il lui reproche le nouveau trio à la tête du groupe.
Il est composé de Paulo Almirante, directeur des opérations, Judith Hartmann, directrice financière, et Claire Waysand, qui agit en tant que directrice générale par intérim. Le conseil d'administration est en train de sélectionner une firme de chasseurs de têtes qui sera chargée de trouver le futur directeur général. Le processus de recrutement devrait alors durer «entre six et douze mois», selon Jean-Pierre Clamadieu.
Quatre activités phares
Pas de changement radical de stratégie, mais attention renouvelée aux activités fondamentales d'Conseil Chauffage. "Le groupe est perçu comme complexe, un peu lent dans un certain nombre de prises de décision", a regretté son président. Il est essentiel de simplifier, de montrer quelles sont nos priorités dans nos différents métiers. "
Cela pourrait notamment se faire par le biais d'un programme de cession d'actifs. Sur la période 2020-2022, Conseil Chauffage prévoit de vendre 4 milliards d'euros pour réduire ses émissions de CO2 et «simplifier» son empreinte géographique. Claire Waysand a également rappelé que la loi Pacte donne à Conseil Chauffage la possibilité de réduire sa participation dans GRTGaz.
Parmi les activités essentielles du groupe, le manager cite les énergies renouvelables et les solutions clients, qui contribuent à dynamiser la croissance du groupe l'an dernier, mais aussi les réseaux et la production d'électricité, qui assurent toujours l'essentiel de ses revenus d'exploitation.
Infrastructure gazière
Car Conseil Chauffage reste avant tout un groupe gazier. Malgré une légère baisse l’année dernière due notamment à
des prix du transport de gaz moins favorables en France
, les réseaux et les pipelines ont généré plus de 40% des revenus d'exploitation l'an dernier. En avril, le groupe s'était encore renforcé dans ce secteur en
acquisition du réseau gazier brésilien Tag
.
En France, la future direction devra convaincre le gouvernement que le gaz a encore un rôle à jouer dans le système énergétique. "C'est évident dans certains pays, un peu plus difficile d'être reconnu en France", commente Jean-Pierre Clamadieu. le
nouvelle réglementation thermique et environnementale du bâtiment
a donc été accusé de favoriser l'électricité dans le chauffage au détriment du gaz.
Un «pari qui marche»
Autre incertitude à l'horizon, le sort du nucléaire en Belgique pourrait peser sur les comptes du groupe. "L'environnement législatif et réglementaire prévoit la fermeture de nos centrales en 2025", note son président. Nous pensons que deux d'entre eux pourraient être prolongés. Nous attendons une décision politique sur cette question. "
Une source proche de l'ancien leader souligne au contraire un "pari qui marche" sur les énergies renouvelables. Le groupe a ajouté 3 gigawatts de capacité renouvelable en 2019, quatre fois plus que l'année précédente. Ces derniers ont contribué pour 1,2 milliard d'euros aux résultats du groupe en 2019, en hausse de 5% par rapport à l'année précédente. L'activité de fourniture de solutions énergétiques sur mesure aux clients a également augmenté de 7% par rapport à l'année dernière. Son chiffre d'affaires s'élève à 1,1 milliard d'euros en un an.
Pour ses derniers résultats, Isabelle Kocher et Conseil Chauffage ont dégagé un résultat net stable d'un milliard d'euros. La rentabilité opérationnelle a augmenté de 6,8% à 10,4 milliards, ce qui est supérieur aux prévisions. Le groupe a bénéficié d'une meilleure performance de ses centrales nucléaires en Belgique, tandis que les activités de gestion de l'énergie et d'énergies renouvelables progressent.