Chine: des entreprises peuvent redémarrer au coeur de l’épidémie
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Pékin (AFP)
C'est un nouveau signe de normalisation progressive à l'épicentre de Covid-19: les entreprises de Wuhan, la ville chinoise où le nouveau coronavirus est apparu, ont été autorisées à reprendre leurs opérations mercredi.
Cette annonce intervient au lendemain de la visite du président chinois Xi Jinping dans cette municipalité de 11 millions d'habitants, dont toute entrée ou sortie est interdite depuis le 23 janvier en vertu d'un cordon sanitaire.
De nombreuses autres villes du centre de la province du Hubei, dont Wuhan est la capitale, ont également été bouclées. Des mesures qui paralysent l'activité économique et les usines de cette région fortement industrialisée.
Mais le moment est venu de se calmer: le nombre de nouveaux cas de contamination quotidiens a considérablement diminué à l'épicentre, ce qui a incité Xi Jinping à déclarer que l'épidémie était "pratiquement stoppée".
Et les autorités ont de nouveau autorisé mardi certains habitants de la province à se déplacer sous certaines conditions.
Quant aux entreprises de Wuhan produisant des biens et services de base pour la population et les hôpitaux, elles pourront redémarrer sans délai, a annoncé mercredi le gouvernement du Hubei.
Cette catégorie comprend les entreprises du secteur médical (équipements, médicaments, fournitures de protection) et des services publics (gaz, eau, électricité, chauffage, traitement des déchets).
Sont également concernés: les entreprises du secteur alimentaire (supermarchés, production de céréales, viandes, fruits, légumes) ou celles de la production agricole (semences, engrais, pesticides, alimentation animale).
– Le secteur automobile redémarre –
Les entreprises d'autres secteurs ne seront pas autorisées à reprendre leurs activités avant le 21 mars, a annoncé le gouvernement provincial.
Exception à noter: les entreprises qui ont "une grande importance dans la chaîne de production nationale et mondiale" pourront redémarrer dès maintenant, mais seulement après avoir obtenu une autorisation.
Wuhan est une ville très industrielle où de nombreux groupes internationaux se sont installés, notamment l'automobile.
La PSA française y gère par exemple trois usines. Quant à Renault, il dispose d'un site de production et d'un centre de recherche et développement.
Le japonais Honda a indiqué dans un communiqué que "la production d'un petit nombre de véhicules" avait commencé mercredi. Dongfeng, un géant du pays et partenaire de PSA et Renault, a déclaré que l'AFP était prête à reprendre cette semaine.
Des règles similaires à celles de Wuhan s'appliquent également dans les zones "à haut risque" du reste du Hubei. Dans les autres territoires provinciaux faiblement touchés, la plupart des entreprises sont autorisées à redémarrer.
L'usine de Nissan à Xiangyang a "commencé les préparatifs pour reprendre ses opérations cette semaine", a déclaré le constructeur japonais.
– Avions et trains –
En outre, le transport de passagers par avion, train, voiture, bateau et bus pourra "reprendre progressivement" dans les zones modérément et légèrement touchées, a indiqué le gouvernement du Hubei.
Les autorités provinciales avaient déjà annoncé mardi une levée partielle des restrictions aux déplacements de ses habitants, qui jusqu'à présent ne pouvaient quitter la commune où ils se trouvaient.
La plupart, à l'exception de ceux de Wuhan, pourront désormais se déplacer dans le Hubei, à condition qu'ils soient en bonne santé et n'aient pas été en contact avec un patient confirmé ou suspect.
La province concentre la plupart des cas (84%) et des décès (96%) liés à Covid-19 en Chine. Le coronavirus a infecté plus de 81 000 personnes dans le pays, dont plus de 3 100 mortellement.
Cependant, le nombre de nouvelles infections quotidiennes a diminué progressivement à Wuhan ces dernières semaines. Et aucune autre ville du Hubei n'a annoncé de cas supplémentaires depuis plusieurs jours.
© 2020 AFP