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Chenillards – La norme Stage V fait augmenter les prix et le gabarit

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Chenillards – La norme Stage V fait augmenter les prix et le gabarit

Le 1er janvier 2021, il ne sera plus possible de commercialiser un véhicule diesel non routier (1) non conforme à la norme européenne d'émission Stage V: les petits chasseurs dans les vignes ne font pas exception à la règle. Ces dernières années, ces moteurs diesel de 30 à 40 chevaux ont connu un certain succès en tant qu'alternative économique au cavalier, étant suffisamment puissants pour la pulvérisation et le travail du sol. Un boom qui pourrait subitement être ralenti par le surcoût (5 000 à 8 000 euros) des nouvelles générations de chasseurs, du fait du prix du moteur multiplié par 2, voire 2,5, pour répondre à la norme Stage V.

Il serait plus juste de parler de normes au pluriel, les seuils d'émission pour le monoxyde de carbone, les hydrocarbures imbrûlés, les oxydes d'azote et les particules étant différents selon les catégories de puissance. Il en résulte différents choix d'équipements de contrôle de la pollution. Par exemple, un appareil de 24 chevaux émettra jusqu'à 26 fois plus de particules (en g / kWh) qu'un modèle de 26 chevaux. En conséquence, ces derniers seront greffés d'un filtre à particules, voire d'un catalyseur, tandis que les premiers parviendront à passer la norme, au moyen de turbocompresseurs, de soupapes EGR et / ou d'injection à rampe commune haute pression, dont l'impact en termes de taille sera beaucoup moins. La taille est l'un des critères qui pose problème dans la transition vers la norme Stage V, sur des pistes de plus de 25 chevaux (19 kW). "Pour placer le filtre à particules, on ne peut pas élargir le chaser, car on est contraint par la largeur entre rangs de vignes, explique Alexandre Lepointe de la concession Champagne Collard. Avec des bouts historiquement courts pour profiter au maximum de l'espace allongeant le chaser ce n'est pas la solution non plus. "Pourvu qu'il n'y ait pas de siège au-dessus du moteur, la solution la moins gênante est de placer les nouveaux appendices moteur sur le dessus: le centre de gravité sera considérablement relevé. «En plaçant le filtre à particules par-dessus, il y a aussi la question du rayonnement de chaleur vers l'opérateur, même avec une bonne isolation thermique», poursuit Alexandre Lepointe.

Incertitude qui persiste

Cependant, déplacer le filtre à particules n'est pas aussi simple qu'il y paraît. «Les ingénieurs ont un bloc moteur certifié pour l'ensemble de ses systèmes antipollution, explique Bruno Pasquier, directeur de PMH industrie, qui importe des chasseurs Rotair italiens. Le déplacement du filtre à particules et l'allongement du circuit des gaz d'échappement peuvent nécessiter une recertification du bloc en sa nouvelle configuration. Pas sûr que les motoristes, de moins en moins sur cette gamme de moteurs diesel, soient vraiment motivés pour une ré-homologation quand on considère le volume de vente concerné (quelques vignobles étroits). "Amos Industrie a quand même réussi à faire ainsi de suite ses nouvelles poursuites appelées Hydro, propulsées par Yanmar, tout en contenant l'augmentation de taille. "Le moteur a également gagné en couple à bas régime, ce qui se ressent par un peu plus de mordant lorsque vous engagez la marche avant, notamment en pente, explique Benjamin Gauthier, responsable du bureau d'études d'Amos Industrie.

Chez certains constructeurs, ce changement de moteur s'accompagne d'autres. Rotair saisit cette occasion pour revoir la conception de son chasseur vieillissant de 33 chevaux. "Son successeur devrait être d'environ 40 chevaux, annonce Bruno Pasquier. De l'arrière, son moteur de chenille migrera vers l'avant pour libérer de l'espace à l'arrière tout en améliorant l'équilibre avant / arrière et l'hydraulique de performance sera revue à la hausse, passant de 33 à 40 l / min.

Faire plus avec moins

La révision de la conception globale du chaser fait également partie des solutions envisagées. L'optimisation des différents composants pourrait permettre à un tracker d'un peu moins de 25 ch de faire le travail d'un modèle de plus de 30 chevaux utilisant des technologies obsolètes. Plusieurs constructeurs ont donc choisi une pompe à pistons axiaux (débit variable) plutôt qu'une pompe à engrenages pour la transmission, afin de ne pas consommer plus de puissance que nécessaire pour la translation. Mais pour Jean Chappot, directeur de la société suisse éponyme, "le gain le plus important est à réaliser dans l'animation des outils".

Pour ce faire, le nouveau chasseur Rotair utilisera une pompe à débit variable qui, par rapport à une pompe à débit constant, consomme moins d'énergie lorsque les besoins hydrauliques ne sont pas maximaux et chauffe moins l'huile en roulant. Chappot, quant à lui, a choisi de conduire des outils mécaniquement depuis des années. «L'efficacité d'une PDF mécanique est de 90%, alors que les versions hydrauliques atteignent douloureusement 60% au mieux», ajoute Jean-Yves Chappot.

Se passer du diesel

Autre stratégie, certains constructeurs choisissent de se passer plus ou moins du diesel. Vous équiper d'un chasseur à essence offre une alternative économique. "Comptez 22 000 euros pour un modèle essence de 35 chevaux, contre 35 000 à 40 000 euros pour un diesel, explique Olivier André de Mat’vert Viti. De plus avec des performances hydrauliques qui ne sont pas ridicules." Le couple à bas régime reste cependant en retrait pour un bloc diesel de même puissance. D'autres testent des modèles hybrides diesel développant environ 25 chevaux en thermique et complétés par une batterie.

La mode tout électrique n'échappe pas non plus aux poursuites. Plusieurs fabricants ont des prototypes électriques. Mais l'autonomie reste un obstacle à son développement. Équivalent à un modèle thermique d’une trentaine de chevaux, le prototype de Rodag présenté à Épernay en octobre dernier ne présente pour le moment que trois heures de travail du sol, pour un prix avoisinant les 80 000 euros. Les performances et le coût devraient néanmoins rapidement évoluer favorablement, les évolutions technologiques étant éblouissantes dans ce domaine.

(1) Soit tous les véhicules industriels, de construction et agricoles.

source:, https://www.reussir.fr/machinisme/chenillards-la-norme-stage-v-fait-augmenter-les-prix-et-le-gabarit