11 ouvrages à lire pendant l’été pour ne pas céder au catastrophisme
Un article scientifique européen
Changement climatique, érosion de la biodiversité, fin du monde…
Des messages catastrophiques assiègent les médias. Parfois elles sont bien fondées, mais le plus souvent ce mécanisme aveugle sème une angoisse latente dans le public. Un manque de confiance dans la science s'installe alors dans le public.
Et pourtant, depuis plusieurs années, différentes voix se font entendre pour tenter d'apaiser la panique générale. Les experts prennent des plumes pour résister aux annonces alarmistes et à la morosité de l'effondrement généralisé qui se profile désormais comme une science sous l'étiquette de collapsologie.
Chacune de ces œuvres apporte une réponse à une question particulière mais toutes ont un point commun : elles critiquent la systématicité des messages angoissants. prophètes de malheur et imposer des nuances.
Loin de nier l'existence de certains problèmes, d'être techno-bébés, voire cyniques, ils nous ramènent à la juste mesure et nous permettent d'échapper à ce mauvais conseiller qu'est la peur et avec elle les politiques discrétionnaires qui pointent le bout de leur nez . De quoi s'armer intellectuellement pour décoder l'actualité cauchemardesque et tenter de faire le tri.
Remarque : nous avons classé les œuvres par ordre alphabétique. La liste n'est pas exhaustive alors n'hésitez pas à nous laisser vos recommandations de lecture dans les commentaires.
Apocalypse jamais, pourquoi l'alarmisme environnemental nous fait tous mal – Michael Shellenberger, Harper Collins
Voici un livre qui surprend les lanceurs d'alerte. Ces derniers ont toujours tort : depuis des années, ils annoncent la fin du monde alors qu'elle est sans cesse repoussée. Michael Shellenberger sait de quoi il parle, car il est lui-même militant écologiste et antinucléaire depuis des années. Ce que l'on apprécie dans ce livre, c'est son caractère vivant et incarné. Tel un journaliste, Shellenberger visite des pays touchés par des problèmes environnementaux. En racontant les expériences des personnages qu'il rencontre, il démonte méthodiquement la doxa simplificatrice des ONG. Chaque problème environnemental est empêtré dans une situation complexe.
Par exemple, la réserve de gorilles de Virunga au Congo pose des problèmes aux populations locales qui veulent entrer dans cette aire protégée pour faire du charbon de bois, un moyen de chauffage qui représente un progrès par rapport au bois.
La solution serait de construire un grand barrage hydroélectrique, mais pour l'instant seul un petit a été construit qui n'alimente en électricité que 20 000 personnes, ce qui est largement insuffisant… Chaque chapitre décortique ainsi les enjeux écologistes et les replace dans leur contexte.
Derrière il y a un fil conducteur :
L'énergie est LE problème de l'humanité et certains l'ont bien compris qui attise l'épouvantail du changement climatique. Mais Michael Shellenberger nous invite à nous calmer : il ne sert à rien d'annoncer la fin du monde, car nous avons déjà la solution : l'énergie nucléaire. C'est parce qu'il l'a compris qu'il est passé de l'écologisme à l'écologie scientifique : un excellent livre qui défend à la fois les gorilles et l'énergie nucléaire (pour un examen plus complet).
Écologisme. Assaut contre la société occidentale – Samuele Furfari, VA-Éditions
Il n'y a sans doute pas d'expert européen plus qualifié que Samuele Furfari sur les questions énergétiques et la géopolitique de l'énergie. Ce professeur de l'Université Libre de Bruxelles qui a consacré toute sa carrière à l'énergie, travaillant pendant 36 ans à la Commission européenne et enseignant la politique énergétique et la géopolitique, est l'auteur de 18 livres. Notez également qu'il est un chroniqueur régulier pour Europeanscientist. Auteur d'une bible de 1200 pages sur la géopolitique de l'énergie, il se consacre désormais à l'écriture de livres accessibles au grand public. C'est le cas de Écologisme. Assaut contre la société occidentalepublié le mois précédent par VA Editions.
Dans ce livre, il soutient la thèse selon laquelle nous subissons une attaque sans précédent contre notre société d'abondance et de progrès social sous prétexte d'écologisme qui vise à l'opposé des pères fondateurs de l'UE qui, pour leur part, prônaient une « Une énergie abondante et bon marché ». Les écologistes, qui ne représentent pourtant qu'une petite partie de la population européenne, ont réussi à former les médias, de sorte qu'on pourrait penser aujourd'hui que la chose la plus importante au monde est de mettre en œuvre leur mode de vie non seulement dans l'UE mais aussi dans le monde encouragé à « Ne pas suivre notre modèle de développement. "
Furfari fait un parallèle avec la religion alors qu'elle jouait encore un rôle séculier et n'hésitait pas à faire l'Inquisition. Car ce qui est d'autant plus gênant selon lui, c'est que l'environnementalisme ne nous laisse pas le choix. L'importance de cette idéologie multiforme et les nombreuses lois liberticides qu'il promeut rappellent également les heures les plus sombres du communisme.
Outre le fait que nous ayons fait de l'utopie de la réduction des gaz à effet de serre l'alpha et l'oméga de toutes les politiques publiques, nous nous dirigeons vers une perte du principe de profiter de la vie.
S'il y a effondrement, alors il pourrait bien se produire à cause des mesures préconisées par l'environnement lui-même. Un livre qui ne va donc pas jusqu'au bout, donc, pour dénoncer les assauts de l'écologisme contre la société occidentale du bien-être, de la qualité de vie, des soins médicaux, etc.
Lumières maintenant, l'affaire de la raison, de la science, de l'humanisme et du progrès – Steven Pinker, Viking
Voici un classique qui a déjà quelques années (voir deux avis ici et ici), mais c'est bien d'avoir dans votre bibliothèque pour vous assurer d'avoir des données concrètes pour prouver que le monde va mieux depuis 250 ans, c'est-à-dire depuis le siècle des Lumières. Vous en doutez ? Prenons des données aléatoires : nous vivons plus longtemps, l'espérance de vie moyenne d'un individu en 2015 est de 71,4 ans. Nous sommes moins touchés par les crises alimentaires (aujourd'hui 1,3 milliard de chinois ont 3000 calories par jour et peuvent manger à leur faim).
Pour ce qui est de pauvreté extrême, alors qu'il représentait 80 % de la population en 1820, il n'en représente que 10 % aujourd'hui… c'est toujours trop bien sûr, mais il faut de la mauvaise foi pour nier le progrès. Pensez-vous que notre air est plus pollué ? En 2015, l'EPA estimait que les émissions de polluants atmosphériques avaient diminué des deux tiers depuis 1970 : les émissions des cinq gaz les plus polluants ont drastiquement chuté alors que le nombre de véhicules n'a cessé d'augmenter !
Sur plus de 500 pages, illustrées de plus de soixante-quinze infographies et d'une copieuse bibliographie, ce professeur de sciences cognitives à Harvard, le canado-américain Steven Pinker, également auteur du best-seller La part de l'ange en nous aligne les arguments du club pour convaincre les plus sceptiques qui doutent encore que « Depuis le XVIIIe siècle et suivant la philosophie des Lumières, le monde – contrairement à l'opinion largement répandue actuellement, n'a jamais été aussi bien, et ce parce qu'il réalise l'idéal des Lumières qui était basé sur la connaissance, la science et la raison. "
Factfulness, dix raisons pour lesquelles nous nous trompons sur le monde et pourquoi les choses sont meilleures que vous ne le pensez – Hans Rosling avec Ola Rosling et Anna Rossling Ronnlund, Sceptre
Dans le même genre queLumières maintenant par Pinker (voir Supra) Factitude est un chef-d'œuvre qui devrait faire partie du programme de lecture obligatoire de toutes les écoles et être le livre de chevet des médias et des décideurs.
Hans Rosling a un pedigree impressionnant : médecin suédois, professeur de santé mondiale, il a conseillé l'OMS, l'UNICEF et co-fondé la branche suédoise de Médecins Sans Frontières. Il est devenu célèbre grâce à ses conférences TED, dont certaines ont été vues plus de 35 millions de fois, il a été classé parmi les personnes les plus influentes par Le magazine Time.
Dans Factitude, il s'attache à lister les 10 causes qui sont à l'origine de nos erreurs de jugement vis-à-vis du monde et à démontrer en termes généraux pourquoi les choses vont tellement mieux qu'on ne le pense. Tel un brillant alchimiste, il mêle statistiques, narration d'anecdotes vécues (Rosling a failli se faire couper à la machette dans un village africain !) et analyse pour tirer à la fin de chaque chapitre une leçon pratique qui nous permet de nous débarrasser de nos a priori.
Véritable Descartes du big data, Rosling traque le malin génie qui nous trompe au quotidien, pour nous donner un meilleur aperçu de la réalité telle qu'elle est, pour ne pas céder à l'alarmisme et donc nous permettre de mieux agir. Et pour les mettre tout de suite dans le coup, l'auteur commence par tester ses lecteurs, avec un questionnaire qu'il distribue à tous ses publics.
Parmi ces questions figurent :
- Dans quelle mesure le nombre de décès par an dus à des catastrophes naturelles a-t-il changé au cours des 100 dernières années ?
- Au cours des 20 dernières années, comment la proportion de la population mondiale vivant dans l'extrême pauvreté a-t-elle changé ?
- En 1996, les tigres, les pandas géants et les rhinocéros noirs faisaient partie des espèces menacées. Combien de ces trois espèces sont encore classées en danger critique d'extinction ?
- Combien de personnes dans le monde ont accès à l'électricité ?
Rosling a été frappé de constater que tous ses panels – indépendamment de leur éducation ou de leur formation – ont moins bien répondu à ces questions qu'un chimpanzé l'aurait fait en répondant au hasard. avec cette tendance majoritaire qui s'est imposée : choisir la réponse la plus catastrophique ou la moins optimiste, alors qu'à chaque fois il convenait de répondre le contraire.
D'où l'idée de remettre les pendules à l'heure dans l'opinion publique en agrémentant une méthodologie en dix points qui permet de se débarrasser des illusions. Dans le chapitre 1, le pilier de "The Gap Instinct", Rosling explique comment "l'instinct de gap" est naturel en chacun de nous.
Il s'est rendu compte que les différents publics auxquels il s'adressait avaient une vision du monde qui s'appuyait sur des catégories dépassées : riches contre pauvres, Ouest contre Est, Sud contre Nord…
Cependant, cette vision du monde qui reposait sur des données des années 1960 n'est plus valable aujourd'hui. Comme le montrent les données les plus récentes des grandes organisations internationales (ONU, Banque mondiale, UNICEF, etc.) il existe aujourd'hui clairement quatre principaux niveaux de revenus :
- Niveau 1 : les plus pauvres avec un dollar par jour de revenu représentant un milliard de personnes
- Niveau 2 : avec 4 dollars par jour, pour 3 milliards de personnes
- Niveau 3 : avec 16 $ par jour, pour 2 milliards de personnes
- Niveau 4 : avec 32 $ par jour, pour 1 milliard de personnes
Malgré ces faits et ces données incontestables, notre instinct continuera à nous faire croire qu'il faut opposer les riches et les pauvres, tendance parfois renforcée par les préjugés que nous inculquent les médias qui aiment – et ce n'est pas leur faute – s'opposer aux catégories. Pour se prémunir de cet instinct qui nous fait voir le monde en noir et blanc, il faut être conscient que la majorité se trouve souvent entre les deux extrêmes. Il est donc évident que la grande majorité de l'humanité n'oppose pas les très pauvres aux très riches comme on le croit généralement, mais se situe entre les deux. Rosling nous invite donc à nous méfier de nos instincts, et chaque fois que nous entendons parler d'une histoire de division, nous devons penser par réflexe à cette majorité qui comble le fossé entre les extrêmes. L'ensemble du livre est ainsi une succession de conseils pour comprendre les statistiques tout en se méfiant des idées reçues (négativité, continuité, peur, taille, généralisation, destin, exception, blâme et urgence) et en même temps des messages catastrophiques.
Fausse alerte, Comment la panique liée au changement climatique nous coûte des milliards de dollars, nuit aux pauvres et ne répare pas la planète – Bjorn Lomborg, Livres de base
Dans un registre similaire deApocalypse jamais par Michael Shallenberger (voir Supra), et avec de nombreux points communs, Fausse alarme de Lomborg attaque aussi directement les messages trompeurs des prophètes de malheur et tente de démontrer que la société capitaliste avec la croissance qu'elle génère reste la meilleure solution pour lutter contre la menace climatique.
Précisons au passage que cette similitude n'est pas surprenante car, comme Shallenberger, Lomborg est un militant écologiste qui s'est converti très tôt à la raison scientifique, puisque c'est en 2004 qu'il publie L'écologiste sceptique, un livre dans lequel il dénonce déjà les manipulations de l'écologisme sur des thèmes tels que le réchauffement climatique, la surpopulation, la raréfaction des ressources énergétiques, la déforestation, l'extinction d'espèces, le manque d'eau…
Ce nouvel ouvrage s'appuie sur les données du GIEC ainsi que sur les travaux du prix Nobel Peter Nordhaus, dont Lomborg partage les diagnostics mais pour proposer des solutions différentes de celles généralement proposées par les catastrophistes des services qui prédisent la fin du monde et/ou prônent la décroissance. comme seule solution.
Lomborg n'hésite pas à débusquer les ficelles de la terreur climatique qui est plus politique que scientifique, quand on nous dit, par exemple, qu'il ne reste que quelques années pour agir. Il attaque également les médias et le traitement biaisé de l'information.
L'un des exemples les plus frappants est la couverture de Le magazine Time avec Gutieres le secrétaire de l'ONU, pantalon retroussé sur l'île de Tuvalu pour illustrer l'urgence climatique. En fait, les journalistes qui ont réalisé ce montage ne se sont appuyés que sur une partie de l'étude de La nature pour illustrer la montée des océans, en négligeant totalement l'autre partie de l'étude, qui montrait que la superficie de l'île avait augmenté et ce grâce au phénomène d'accrétion (voir une critique plus complète du livre).
Mais l'une des thèses les plus fortes de Lomborg est sans doute qu'il faut continuer à privilégier la croissance, que le climat n'est pas le combat final et qu'il est inutile, voire stupide, de parier uniquement sur les politiques coûteuses et inefficaces de réduction des émissions de CO2. , alors que nous devrions nous appuyer davantage sur les politiques d'adaptation et d'innovation. Autrement dit, une société prospère saura mieux s'adapter au réchauffement climatique qu'une société appauvrie. Une tautologie me direz-vous ? Pourtant, certains qui appellent à la décroissance semblent l'avoir ou vouloir totalement l'oublier.
Greta a tué Einstein, la science sacrifiée à l'hôtel du vertisme – Jean-Paul Oury, VA-Éditions
Avec une couverture et un titre provocateurs, cet ouvrage vise à sensibiliser le public à un changement de paradigme : comme Jean-Paul Oury, docteur en histoire des sciences et techniques et chroniqueur pour Europeanscientist, si dans un numéro spécial de 1999, Le magazine Time avait choisi Einstein comme personnage le plus représentatif du vingtième siècle, 20 ans plus tard, il a choisi Greta Thunberg comme personnage de l'année.
Sur le plan symbolique, l'auteur y voit un point culminant illustrant la perte de confiance dans la science prométhéenne résultant de plusieurs années deagit-prop de l'écologisme qui s'en prenait à ses totems : OGM, nucléaire, antennes relais, 5G, glyphosate… Tout cela pour imposer des solutions labellisées "made in nature", comme le bio, les énergies renouvelables, les véhicules électriques ou encore homéopathie.
La critique rationnelle a été complètement écartée au point de négliger les externalités négatives de ces solutions qui ont obtenu la sainte onction par une opération de marketing.
Il faut reconnaître que c'est l'idéologie qui a pris le pas sur la science et la technologie et que ces dispositions risquent de nous conduire à la décroissance. Certains idéologues ne se cachent plus et réclament celui-ci de tous leurs vœux…. L'écologisme semble avoir parfaitement réussi sa reprise du concept de nature…
L'auteur appelle donc le public à renouveler la confiance qu'il avait autrefois dans la science prométhéenne. Pour cela il doit comprendre que la science et la technologie ne s'opposent pas à la nature, bien au contraire. A travers eux, l'homme ne se dote que de nouveaux outils qui en copient l'efficacité. Ainsi : les NBT permettent de modifier le génome sans franchir la barrière des espèces, l'agriculture intelligente favorise une production intensive tout en respectant l'environnement, le nucléaire totalement décarboné respecte les objectifs climatiques, ou encore l'IA raisonnée et non fantasmée. aide à résoudre des problèmes complexes. Des solutions qui permettent d'atteindre une meilleure harmonie entre l'homme et la nature.
Biodiversité avec ou sans humains ? Réflexion d'un écologiste sur la protection de la nature en France – Christian Lévêque
Alors que jusqu'à présent nous n'avons parlé que de livres qui combattent les catastrophismes, voici un livre qui reprend une thèse bien précise : la sixième extinction de masse.
Selon Christian Lévêque, écologiste, président d'honneur de l'Académie d'Agriculture de France, directeur de recherche émérite de l'IRD, auteur de nombreux ouvrages sur l'écologie et la biodiversité, ce n'est rien d'autre qu'un "Slogan qui contribue au climat anxiogène". Cet ouvrage, qui va totalement à contre-courant de la doxa actuelle, pose dans son titre une question fondamentale : soit l'homme est extérieur à la nature et on peut croire qu'il l'attaque, soit il en fait partie et alors son action à son égard devra être jugé autrement.
Après cette question préalable, il revient sur le caractère scientifique du concept de biodiversité, un mot-valise dans lequel chacun met ce qu'il veut y trouver. Le fait que ce mot ait un a priori le négatif lui donne une dimension idéologique : on croit spontanément que par son action, l'Homme détruit la nature.
Il y a quelque chose de scandaleux dans ces accusations systématiques contre l'Homme et ne permet pas de comprendre la complexité des interactions entre lui et la nature. Par exemple, bon nombre de nos systèmes écologiques ont été co-construits par les humains. Si on prend l'exemple des bosquets totalement artificiels, alors ces systèmes sont très favorables à la biodiversité.
Lévêque souligne aussi la difficulté épistémologique qu'il y a à définir la notion d'espèce, difficulté qui remonte à Linné… Evidemment le discours sur la biodiversité finit par donner lieu à des abus de langage surtout au milieu des ONG qui insistent sur le fait que l'Homme détruit la nature… Il est cependant important d'introduire des nuances : par exemple la disparition d'espèces est fréquente dans les milieux insulaires (95% des espèces recensées comme éteintes), mais beaucoup moins dans les milieux continentaux.
Loin de nier l'existence de réels problèmes et la disparition de certaines espèces emblématiques (comme les rhinocéros), l'écologiste dénonce surtout les préjugés idéologiques des ONG qui prônent un discours apocalyptique sur la biodiversité et ce parfois de manière hypocrite : leurs visions fixistes leur détester les espèces envahissantes et lutter pour les faire disparaître.
Pour échapper à ces contradictions, Lévêque défend un anthroposystème, une vision qui permet de transcender les clivages entre disciplines telles que l'écosystème, le géosystème ou encore le socio-système.
Ce matériel devrait nous aider à mieux questionner notre rapport à la nature. Autre notion importante : ceux qui tirent la sonnette d'alarme sur la biodiversité se focalisent sur les espèces qui disparaissent lorsqu'il y a un changement de composition et des remplacements d'espèces.
Un argument de plus pour affirmer que les systèmes ne sont pas figés et qu'il y a une vraie dynamique. Si nous ne comprenons pas cela, alors nous supposons un point culminant illusoire et refusons de voir qu'il n'y a que des états transitoires. Le changement d'état est permanent soit à cause de l'humanité, soit à cause du climat, soit à cause de la biologie de l'espèce : inutile alors de parler de bon état écologique et de l'ériger en objectif à atteindre. , voilà sans doute la grande conclusion que l'on tirera sur le plan philosophique de cet ouvrage essentiel.
Les verts nous mentent – Jean de Kervasdoué et Henri Voiron, Albin Michel
Parmi notre sélection, cette œuvre de Jean de Kervasdoué et Henri Voron est sans doute celle dont le titre est le plus percutant. Et le dernier de la couverture qui annonce la couleur en énumérant les questions auxquelles le livre prétend répondre relève de lui : "La France va manquer d'eau", "Les OGM sont dangereux", "Le diesel pollue plus que l'essence", " la pollution de l'air fait 48.000 morts par an ", " la viande rouge est cancérigène "…
Sur tous les thèmes qui font souvent l'actualité et qui ont permis de faire grossir les choux de l'écologie, les deux auteurs, experts de renom – Kervasdoué est à la fois économiste de la santé, diplômé en Agro et Eaux et Forêts, et Voron est hydrologue et ingénieur en chef de Ponts et Forêts – montrera qu'il y a le plus souvent tromperie et que donc oui, les verts nous mentent. Mais qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas de nier l'existence de vrais problèmes écologiques : ainsi la surpêche en fait partie et les auteurs y consacrent un chapitre, aussi la pollution des déchets plastiques. , absence de traitement des déchets.
Véritable abécédaire, ce livre énumère les problèmes les uns après les autres et rétablit les vérités. Donc dans le chapitre "Qui a dit que nous allions manquer d'eau?" », les auteurs dénoncent les contre-vérités proférées par les écologistes au sujet de l'eau : le mouvement alarmiste annonce que la fréquence des catastrophes naturelles devrait augmenter. L'avenir nous le dira.
En attendant, le climat en France reste tempéré. Il y a beaucoup d'eau là-bas. De ce fait, les inondations sont fréquentes, comme à l'automne 2019. Elles rappellent aussi un principe de base de la chimie : il faut comprendre qu'on ne peut pas consommer d'eau.
La molécule (H2O) est stable, indestructible, indéfiniment recyclable et recyclée. Cela leur permet alors d'expliquer que les craintes de manque d'eau sont totalement infondées et que « Lorsqu'une grande sécheresse frappe l'Afrique australe, économiser l'eau à Paris ne donne pas une goutte à boire aux éléphants, qui meurent en même temps de soif au Zimbabwe ! "
L'ensemble du livre consiste ainsi en une déconstruction des croyances que l'écologie militante a réussi à nous inculquer, un rappel de quelques principes scientifiques fondamentaux, la dénonciation des propos absurdes de certains médias ainsi que la démagogie des politiques.
Tu es bien trompé, l'écologie politique est un canular – Thierry Godefridi, Palingenèse
Pour ceux qui ont lu Écologisme nouveau totalitarisme du philosophe belge Drieu Godefridi, il existe un lien familial évident puisque On te trompe beaucoup a été écrit par son père, Thierry Godefridi, avocat, économiste et également philosophe de formation. L'air de famille est donc bien marqué et la filiation est naturelle.
Le fil conducteur de ce livre réside dans les mensonges de l'environnementalisme politique avec cette approche originale que le livre est une compilation de thèses d'autres auteurs bien documentés qui permettent de comprendre pourquoi et comment on se laisse berner par le catastrophisme.
En ne rapportant que ce qui ne va pas, les écologistes nous trompent en exagérant et en omettant les avantages incommensurables de notre mode de vie. Ainsi le chapitre « La vérité si j'informe » est basé sur Le langage des médias. Destruction du langage et fabrication du consentement par Ingrid Riocreux pour montrer comment les médias qui « informent » une « réalité informe » ont délibérément choisi de privilégier les thèses catastrophistes.
Thierry Godefridi décortique le mécanisme de la tromperie en s'appuyant sur les œuvres L'urgence climatique est un leurre par François Gervais, La guerre des métaux rares par Guillaume Pitron, Les éoliennes, la face cachée de la transition écologique par Fabien Bouglé, de Chrétien vert ? de Samuele Furfari, ou le roman État d'urgence de feu Michael Crichton, médecin et auteur de Parc Jurrasique… Pour citer les principaux. Cette excellente formule nous permet de bien vulgariser en relatant de bonnes pages et nous offre une sorte de parcours d'initiation. Après avoir lu On te trompe beaucoup nous avons un manuel avec tous les remèdes pour ne plus être dupe.
Docteur en science et technologie et consultant, le Suisse Michel de Rougemont défend sans relâche la science et la technologie. A noter qu'il revoit aussi régulièrement scientifique européen.
À travers son essai magnifiquement baptisé Réarmer la raison, de l'écologie raisonnée à la politique raisonnable, il essaie de mettre en perspective l'avènement d'une société post-moderne qui a abandonné la rationalité… paradoxalement, étant donné que jamais l'humanité n'a été aussi prospère – qu'il s'agisse de pays riches ou pauvres….
L'impact de l'humanité sur l'environnement – à travers l'industrialisation et le commerce mondial – s'est traduit par une désillusion face à la science et à la technologie, rendue coupable par la société de déséquilibres écologiques… Au final, c'est l'idée de progrès qui a été appelée en question.
L'auteur revient rapidement sur l'avènement de l'écologie moderne et les enjeux des sociétés (préservation de la nature ou traitement des déchets) avec un focus particulier sur la notion de risque et une étude de la question. climat.
Aucun aspect n'est laissé de côté et Michel de Rougemont met en avant ses capacités d'analyse à travers un esprit universel et des connaissances générales et pluridisciplinaires. Ainsi, il passe en revue les questions liées à la biologie, à l'agriculture, ainsi qu'à l'approvisionnement en énergie… L'économie et la politique sont également présentes au cœur du sujet puisque l'auteur va jusqu'à proposer une analyse de la notion de valeur et des différentes formes de vie possibles en société.
La partie la plus intéressante de notre revue étant l'analyse des mouvements alarmistes à l'origine desquels de Rougemont voit plusieurs causes : des peurs primitives, des questions eschatologiques, des idéologies de domination, ainsi que des désirs simples mais puissants de prendre le pouvoir. , culminant maintenant avec l'appel à une gouvernance mondiale bien détachée des peuples….
Et surtout (comme le titre l'indique) c'est l'abandon de la raison qui permet à ces mouvements de s'épanouir et de faire émerger de nouveaux prêtres et de nouveaux cultes. Un livre qui tente une synthèse globale et qu'il est impératif de lire pour bien comprendre les tenants et aboutissants de la genèse de notre société tiraillée entre les bienfaits du progrès et la mauvaise conscience écologique et qu'il est indispensable d'avoir lu pour réarmer sa raison en le visage du déluge alarmiste.
Histoire naturelle de l'homme, l'écologie est-elle une diversion ? Bertrand Alliot, L'Artilleur
Voici sans doute l'ouvrage qui défend la thèse la plus originale de toute notre petite liste.
Écrit également par un ancien militant écologiste à la fois ingénieur maître en gestion de l'environnement et docteur en science politique, Une histoire naturelle de l'homme pose des questions fondamentales au sujet de l'écologie. Bertrand Alliot commence avec une image forte en comparant l'homme à un ours sur son tas d'ordures, une analogie qui nous fait comprendre que nous cherchons la simplicité et améliorer notre confort de vie : la même manière que l'ours préfère sa décharge à la forêt, nous préférons la ville à la campagne. Le renard, la huppe, la cigogne, le bernard-l’hermite, l’alouette, la fouine, la grue… l’auteur convoque tout un joyeux bestiaire pour illustrer sa thèse…
Il faut souligner que celle-ci est osée puisqu’il soutient que l’écologie a échoué et qu’au final, elle n’est qu’une diversion : « L'écologie échoue dans la mesure où elle véhicule un mythe qui, c'est sa nature, parle d'un être qui n'existe pas dans le monde réel. "
Véritable converti, Alliot n'hésite pas à dénoncer l'hypocrisie de ceux qui sonnent le tocsin au travers de grands discours, de grandes conférences internationales sur le climat, d'appels à la mobilisation… Selon lui des mises en scène qui n'ont pas vraiment d'impact sur les problèmes.
D'ailleurs il insiste sur le fait que les écologistes sont des consommateurs comme les autres n'ayant pas forcément la volonté de modifier leurs modes de vie. Il va même jusqu'à dire que certains grands orateurs de l'écologie sont les pires.
Selon lui l'échec de l'écologie est Conseil Chauffage car malgré un prix apparent de pouvoir politique, ses demandes telles que la baisse des émissions de CO2, le ralentissement des premiers prélèvements de matières, la fin de l'érosion de la biodiversité, la baisse de la consommation se manifeste dans la réalité par le contraire.
Les victoires de l'écologie politique ne sont que celle d'un récit mythique qui bien qu'il réussisse à marquer les esprits n'a aucune prise sur la réalité. Un ouvrage donc qui au travers d'une série de réflexions et d'analyses permet de bien mettre en perspective le rapport homme-nature et de mieux comprendre le continuum qui les repose au sein d'une même histoire naturelle… lieux de toutes les visions alarmistes qui cherchent à les opposer pour toujours plus nous effrayer. Un bel ouvrage qu'il faut lire et de relire en prenant le temps de méditer : une excellente posologie pour éviter de paniquer.