le groupe d’experts a rendu son rapport • macommune.info
Anne Vignot avait promis la création d'un GEEC local pour évaluer les enjeux liés à l'environnement. Le rapport très attendu du groupe d'étude environnement et climat vient d'être remis sur le sujet très sensible du quartier des Vaîtes le 11 mars 2021. Que dit ce rapport? Quels sont les experts? des recommandations? Premiers éléments de réponses avant consultation citoyenne autour de l'éco-quartier en avril et mai 2021.
Volonté: ce que le projet d'éco-quartier déposé en 2016 apporte
- 1150 logements en petites collectivités, dont 20% en location sociale et 15% le logement abordable
- 2.000 à 3.000 m2 de commerces et services
- ggroupe scolaire, crèche– garderie
- Nouvelle salle polyvalente
- Réseau routier (liaisons inter-quartiers, routes de service, îlots bâtis et circuits en mode doux).
L'objectif est d'approcher 40% des énergies renouvelables grâce à un dispositif géothermique avec sondes profondes et mini-réseaux de chaleur alimenté par des chaudières à bois pour couvrir le reste des besoins en chauffage, eau chaude sanitaire et climatisation.
Dans son rapport de plus de 70 pages, le groupe d'étude environnement et climat précise en préambule que son expertise repose sur un "évaluation objective"du projet à partir des données fournies tout"en s'abstenant de jouer un rôle d'arbitrage ". Selon les scientifiques, ce rapport ne devrait pas remplacer le débat démocratique qui «doit rester la propriété des élus vis-à-vis de tous les citoyens».
"Nous n'avons pas l'intention de nous mettre à la place des élus. Le rapport n'a jamais été destiné à être pour ou contre ". Hervé Richard, membre du GEEC
De nouvelles études?
"Nous avons souligné la nécessité de prendre une référence à un siècle, il ne faut pas regarder les choses seulement sur 20 ans …"explique un autre membre du GEEC Michel Magny."Sur la gestion de l'eau, nous sommes sur l'intensification des phénomènes pluviométriques. Aux Vaîtes, il s'agit de construire un éco-quartier, ce point doit être un élément fort de la réflexion …"poursuit Vincent Bichet pour qui les études menées se sont révélées insuffisantes."Par exemple, il n'y a pas eu d'étude de sol liée à l'agronomie. C'est aussi l'une de nos recommandations …"
Besoin de logement
Dans ses conclusions, les experts du Geec valident l'utilité de la construction de logements à Besançon.
"La diminution globale de la taille des ménages nécessite plus de logements", dit le rapport. La ligne de tramway est"un atout indéniable"sans toutefois être suffisant face à "autosolisme". D'autre part, "impossible" selon Hervé Richard pour prouver que l'éco-quartier revitalisera le centre-ville ou pas.
Pour justifier le projet d'éco-quartier, le rapport pointe vers un baisse des prix des terrains en périphérie, une sous exploitation des terres de la ville Et un inadéquation entre l'offre de logements urbains et la demande de logements plus grands avec accès extérieur. Conséquence: les ménages préfèrent atteindre le premier, le deuxième, voire le troisième anneau autour de Besançon. "Ce choix de localisation résidentielle sous contrainte, dont les conséquences individuelles ne sont pas forcément anticipées par les ménages (déplacements), contribue fortement aux émissions de gaz à effet de serre."
D'autres sites?
Pour le Geec, si le juge estime que le projet répond à une raison impérative d'intérêt public majeur, il ne considère cependant pas qu'il a été démontré qu'un autre site proche du centre-ville ne permettrait pas d'atteindre l'objectif de création de mille logements. unités.
"Si le projet devait être maintenu, une étude de densité couvrant l'ensemble de l'agglomération (…) devra être réalisée même si les autres recommandations du rapport devaient être prises en compte pour modifier ou alléger le projet" – Rapport GEEC
Vaites: les principales recommandations du Geec
- Le la tradition maraîchère doit être "préservé, encouragé et soutenu" Bien sur "les meilleures terres"
- Nécessité d'une étude évaluant la qualité agronomique des sols "essentiels" pour développer "le meilleur potentiel" disponible: "La conversion de 10 à 20 ha de terres à potentiel agricole en zones à vocation urbaine"
- Le partie nord située au nord de la rue Max Jacob "doit être préservé et exclu des constructions possibles pour préserver un îlot de fraîcheur"
- Préserver les zones végétalisées face aux effets du réchauffement climatique
- Adaptations supplémentaires au temps chaud avec un choix des matériaux de construction "à réflectance élevée du rayonnement solaire sur les toits et les murs "
- Le système de gestion des eaux de surface, "bien que vertueux", selon les experts, ne semble pas conçu pour maîtriser les risques d'inondations, même s'il répond aux normes en vigueur.
- Le groupe scolaire (extérieur sud de la ZAC) est essentiel avec un "projet éducatif fortement centré sur l'alimentation durable, les circuits courts … "
Un citoyen & # 39; conférence en avril-mai
Suite à ce constat, 50 habitants de Besançon seront tirés au sort en mars 2021 pour travailler sur le projet d'éco-quartier des Vaîtes.
Les citoyens tirés au sort auront trois heures de travail:
- Suivre une formation avec un prestataire spécialisé dans la participation citoyenne: une journée en présentiel
- Intervenants auditifs sur le thème des Vaîtes: 1 journée en face à face
- Débat collectif pour, à terme, faire des recommandations à la Ville: un face-à-face d'une journée en juin si la situation sanitaire le permet.
La décision finale reviendra au conseil municipal.
Les participants à cette citoyenne & # 39; conférence ne sera pas rémunérée, mais leurs billets de transport seront couverts. Le budget de cette opération de rémunération des prestataires dans la conception et la gestion du système est de 45 000 € HT, soit 54 000 €.
Vaîtes: le rapport complet
Les membres du Geec de Besançon ont travaillé sur 70 documents en plus de toutes les informations (articles de presse, sites d'associations, etc.). "Nous ne voulions pas avoir d'interview avec qui que ce soit par souci d'équité», indique Hervé Richard.
«Nous avons dû adapter notre méthode de travail aux contraintes de la crise sanitaire. (…) Les 21 réunions se sont donc déroulées par visioconférence. Le 11 janvier, une réunion de terrain a été organisée avec six membres afin de visiter le site.
Pas de contact direct avec le maire ", Geec.
La proximité entre le comité d'experts et le maire de Besançon a été un point sensible pour les parties opposées au projet de construction. En juillet dernier, l'association «Le Jardin de Vaites» a demandé à faire partie de ce comité d'experts. La réponse avait été définitive. L'association étant trop proche du sujet.
Liste des auteurs de rapports, membres du Geec
- Vincent Bichet – Maître de conférences, géologie-hydrogéologie, Besançon;
- Nadège blonde – Chercheur, sciences atmosphériques, Strasbourg;
- François Dehondt – Naturaliste professionnel, botanique, entomologie, batrachologie, herpétologie, ornithologie, mammalogie (chauves-souris), Châlons-en-Champagne;
- Agnès Fougeron – Conservateur du patrimoine scientifique, technique et naturel, biodiversité urbaine, nature en ville et participation des habitants, patrimoine naturel, Dijon;
- Mohamed Hilal – Chercheur, géographie, dynamiques territoriales des populations et activités, Dijon;
- Philippe Juen – Maître de conférences HDR, droit de l'urbanisme, Dijon; Michel Magny – Directeur de recherche émérite, paléoclimatologie, interactions homme / environnement, Besançon;
- Frédéric Mauny – Professeur-praticien hospitalier, médecin de santé publique, épidémiologie, Besançon;
- Sophie Nemoz – Maître de conférences, sociologie de l'environnement et des risques, habitat, mobilité, milieux urbains, périurbains et ruraux, Besançon;
- Amélie Quiquerez – Maître de conférences, géomorphologie, anthropisation du territoire, géoarchéologie, Dijon;
- Hervé Richard – Directeur de recherche émérite, paléoécologie, Besançon;
- Josiane Stoessel – Professeur, développement durable et lien social, sociologie des communs, transaction sociale, Mulhouse.
Retour sur l'histoire du projet Vaîtes …
Le projet d'urbanisation du secteur des Vaîtes, une priorité pour la Ville de Besançon, est né il y a de nombreuses années, mais il 2005 qu'il commence à se matérialiser lors d'une délibération municipale ayant défini les termes de la consultation préalable.
Dans le processus, à partir de juillet 2005, l'association "Les Vaîtes" est créée et s'oppose aux œuvres. Elle souhaite se réunir "les personnes (propriétaires et locataires) concernées par l'aménagement de la zone des Vaîtes afin de recueillir des informations concernant cette zone et d'initier toutes les demandes et actions qui en découlent ».
En 2007, le projet d'aménagement des Vaîtes est identifié dans le Plan Local d'Urbanisme (PLU) comme un «enjeu majeur de la recomposition urbaine».
En 2011, la Ville de Besançon choisit d'utiliser la procédure de zone de développement concerté (ZAC). Une étude d'impact est donc réalisée dans le cadre de cette création de ZAC; cette étude a été achevée en 2013 en raison de certains changements dans le projet.
En 2013 aussi, la réalisation de la ZAC est validée par une délibération du conseil municipal.
En 2014, Territoire 25 est désigné par la Ville comme promoteur de la ZAC.
En 2016, la phase opérationnelle du projet débute par l'aménagement de certains espaces publics. L'atelier d'architecture et d'urbanisme Grether, Egis et Tribu a été choisi pour mener à bien le projet.
23 mai 2016, le mouvement Nuit Debout s'installe aux Vaîtes pour créer une ZAC «Zone à Cultiver» éphémère et lutter contre le démarrage de la construction.
Fin 2016, l'architecte-urbaniste François Grether prévoit la livraison de 1150 logements pour 2019; il précise que"une première phase démarrera en 2017, pour une livraison en 2019 (…). Globalement, le large périmètre du projet prévoit de 1 500 à 1 700 logements, soit de 3 500 à 4 000 habitants".
En 2018, l'association "Les Jardins des Vaîtes" voit le jour. Le but de cette association est de défendre et promouvoir les pratiques maraîchères et maraîchères, individuelles et collectives, dans le quartier des Vaîtes, ainsi que tous les usages sociaux, écologiques et économiques qui y sont associés. Il se fixe également les objectifs suivants:
- préserver les espaces naturels, forestiers et cultivés (potagers, jardins, vergers, bois, serres, pâturages, prairies, friches, exploitations agricoles et horticoles, etc.);
- préserver la biodiversité;
- lutter contre l'artificialisation des sols et contre le réchauffement climatique;
- promouvoir l'agriculture biologique et les pratiques de permaculture;
- défendre l'usage des espaces collectifs ouverts à tous;
- sensibiliser le public aux enjeux du jardin, de l'agriculture urbaine et de la préservation de la biodiversité.
Début 2019, des travaux de terrassement sont en cours pour protéger les constructions futures des inondations (creusement de fossés et de vallées). Leur réalisation déclenche une forte réaction de la part des défenseurs de cet espace.
En 2020, une ZAD (Zone to Defend) est mise en place sur le site. 17 juin 2020, une occupation du site organisée par Extinction Rébellion et ANV COP21, entre autres, a abouti à la construction d'une tour («La Vigie») au cœur du terrain. Cette tour sera démantelée début janvier 2021. À ce jour, bien qu'inoccupée pendant l'hiver, la ZAD est toujours en place.
Qu'est-ce que GEEC exactement?Le «GEEC» est composé d'experts scientifiques visant à accompagner les élus de la Ville de Besançon dans leur prise de décision. Il s'agit d'un comité interdisciplinaire issu de différents laboratoires de recherche. Sur la base d'une évaluation indépendante et détaillée de l'état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques; le GEEC sera appelé à apporter une expertise approfondie sur différentes problématiques liées aux enjeux du changement climatique et à ses conséquences sur le territoire du Bisontin. En fonction des sujets, le GEEC émettra un rapport qui comprendra différents degrés de recommandations, des suggestions de développement et de modification du projet ou d'une partie du projet. Le GEEC est une initiative de la Ville de Besançon. "Son fonctionnement est indépendant de la Ville de Besançon et de toute collectivité locale. Le fonctionnement du GEEC est librement établi par le président et ses membres. Le GEEC aura l'occasion d'entendre les spécialistes de leur choix", explique la Ville qui précise qu'elle ne "ne peut ni influencer ni intervenir sur le choix des membres du GEEC". Elle dit qu'elle s'est engagée à fournir, "de manière exhaustive ", tous les documents nécessaires à la réalisation de leurs expertises. Consultés par le comité scientifique, les documents seront mis à la disposition du public. "Le GEEC rencontrera tous les acteurs ou associations qu'il souhaite. Lors de chaque saisine, la communauté en concertation avec le président du GEEC déterminera une date pour l'achèvement des travaux." |
D. Poirier – H. Loget – A. Alfaro