la qualité de l’air en France s’est-elle améliorée depuis le début du confinement ?
Les différentes organisations de surveillance de la qualité de l'air ont enregistré des améliorations depuis le début du confinement lié à l'épidémie de coronavirus, mais cela ne sera pas suffisant.
Le 27 mars,L'agence spatiale européenne a publié des images satellites qui montrent une forte réduction des concentrations de dioxyde d'azote dans les grandes villes comme Paris ou Madrid. Ils comparent les concentrations de dioxyde d'azote du 14 au 25 mars 2020 avec les concentrations moyennes mensuelles de mars 2019. "Ces images sont frappantes car elles illustrent comment les activités humaines ont un impact sur la qualité de l'air que nous respirons", souligne dans un communiqué de presse Carole Deniel, responsable des programmes Atmosphère et Climat au Centre national d'études spatiales (Cnes).
Selon les données mesurées par l'association de surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France, Airparif, une réduction de plus de 60% des émissions d'oxyde d'azote a été observée en Île-de-France à partir du 18 mars, au lendemain du début de accouchement. Alors que dans le même temps, le trafic routier a fortement diminué: de -80% à -90% en Île-de-France, -70% au Grand Est, -60% dans l'agglomération lyonnaise et -50% en Bretagne selon Fédération des associations de surveillance de la qualité de l'air, Atmo-France. En Île-de-France, selon Airparif, la qualité de l'air s'est améliorée de 20% à 30%, en fonction des conditions météorologiques rencontrées entre le 17 mars et le 20 mars. L'association de surveillance de la qualité de l'air confirme qu'elle est"une situation sans précédent en 40 ans de mesure dans la région".
Bien que le confinement ait eu un effet positif sur la pollution par le dioxyde d'azote, peu d'impact a été constaté sur les particules fines. Les conditions météorologiques printanières des premiers jours de confinement associées au maintien de certaines activités, comme le chauffage, n'ont pas permis de réduire significativement les niveaux de particules, explique Charlotte Lepitre. Selon le chef de projet d'Atmo France, le réseau national des associations de surveillance de la qualité de l'air, "Globalement, la qualité de l'air s'améliore, mais malheureusement le retour de températures plus élevées au cours de la première semaine de confinement n'a pas permis de réduire significativement les niveaux de particules fines".
Dans certaines régions, les concentrations de particules fines ont même augmenté depuis le confinement. C'est le cas de la région Pays de la Loire "en raison de l'apparition de conditions anticycloniques défavorables à la dispersion des polluants liés à l'épandage et au chauffage au bois", explique Air Pays de la Loire, en charge la qualité de l'air dans la région. D'un autre côté, précise Charlotte Lepitre, "à la fin de la première semaine de confinement, avec le retour de la pluie et du vent, on a pu observer dans certaines régions un effet positif sur les particules fines", c'est le cas en Martinique par exemple. La réduction du trafic routier et des activités industrielles ne suffit donc pas à améliorer la qualité de l'air respiré. Cela dépend à la fois "l'intensité des émissions polluantes et la météorologie", explique Airparif sur son site Internet.
Si des améliorations sont trouvées, "Ce n'est pas une diminution temporaire des émissions qui compte, mais une diminution continue et durable", explique Christophe Cassou, à franceinfo. Le climatologue, directeur de recherche au CNRS, met en garde contre un risque "très grand" rebond des émissions de gaz polluants après la crise: "L'histoire des crises économiques qui ont conduit à une réduction des émissions mondiales de CO2 montre qu'elles ont toujours été suivies d'une reprise des émissions après environ deux ans."
En Chine, la pollution par le dioxyde d'azote a déjà commencé à augmenter depuis le 15 mars, selon Temps financier qui est basé sur les données de la NASA: "Des données récentes montrent que les niveaux de pollution augmentent lentement, bien qu'ils soient encore beaucoup plus bas qu'avant le confinement", précise le quotidien économique britannique. Pour Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS, c'est une certitude, "nous devrons quand même reconstruire" et cela "serait une folie de commencer sur la même base".
ANIMATION: Nous avons examiné les données du satellite NO2 de la Nasa depuis le 1er janvier et il semblerait que les niveaux de pollution de la Chine soient en augmentation à mesure que les restrictions de verrouillage se relâchent.
Cette carte fait partie de notre @FinancialTimes Page de suivi de l'impact économiquehttps://t.co/1lgrSAzEFW #gistribe #dataviz pic.twitter.com/y7ubKN9aE4
– Steven Bernard (@sdbernard) 30 mars 2020